XII

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- Très bien. Alors allez vous faire foutre, il m'avait répondu.

Les jours suivants, j'ai pleuré. J'ai pleuré sans m'arrêter, j'ai pleuré et j'ai souhaité ne plus vivre car vivre était devenu terriblement douloureux. Respirer était comme me faire lacérer l'intérieur du corps. Bouger était comme me faire arracher les membres. Et je pleurais, et je pleurais, encore, encore et encore. Je me frappais mentalement. Je ne voulais que vomir, me rouler en boule et disparaître, ne jamais avoir existé. Je voulais crier, hurler, mais je ne pouvais que gémir.

Et j'ai pleuré. Encore. Encore. Encore. Encore. J'ai eu tellement mal. Je me suis détestée. J'ai détesté le monde entier.

Et puis un jour, je me suis réveillée et je ne pleurais plus. Je ne vivais plus. J'avais même l'impression de ne plus respirer.
J'ai entendu la porte de ma chambre se refermer doucement et la voix de mon grand-père qui disait "elle est là, son ventre bouge" puis ma grand-mère éclater en sanglots.

Les volets étaient encore fermés et je ne savais pas depuis combien de temps. Il faisait chaud dans cette pièce et mon corps était comme anesthésié.

Je suis restée dans le noir et sans rien faire encore quelques jours et, un matin, je me suis levée.

Le chien du voisin [Jungkook]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant