XVI

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Olga, 

Je suis resté trois heures devant cette feuille sans savoir quoi dire alors je me suis dit que je n'avais qu'à dire ce qui me passait par la tête sans me soucier d'être organisé et clair. Tiens, voila, je vais commencer par là. 

Je dois être organisé. Tout le temps. Pour tout. J'ai l'air spontané mais l'entièreté de ma vie est prévue de mes vêtements à mes repas. Sur le plan professionnel, je comprends, le travail d'autres dépend du travail que je rends mais ma vie personnelle... Je ne comprends pas mais j'ai fini par l'accepter. Olga, j'ai un travail particulier et c'est pour ça que je dois partir et que je ne pense pas revenir. J'étais en vacances ces derniers mois et je peux te le dire : j'ai passé les meilleures vacances de ma vie. Pas dans le sens où elles ont été les plus heureuses, où je n'ai pas eu à me soucier de quoi que ce soit, où j'ai fait du surf et où j'ai été dans une quelconque destination paradisiaque. Non. Et on sait tous les deux que ce n'est pas le cas, que j'ai beaucoup pleuré, que je n'ai pensé qu'à ton état mental et physique, que je ne me suis même pas baigné vu les températures de la région et que la mer était loin. 

Pourtant, Olga, je t'ai rencontré. Au début, je ne voulais pas te parler. Je ne voulais parler à personne et Bam m'énervait à venir te voir tout le temps. Puis tu m'as eu l'air complètement détruite et j'ai voulu t'aider. Je crois que tu m'as rappelé un bon ami pour lequel j'ai un respect immense, que j'ai imaginé ce que tu devais ressentir et ça m'a brisé le cœur. Je n'ai pas une vie particulièrement facile, ne nous mentons pas, mais jamais je n'ai été aussi vulnérable et si je dois être tout à fait honnête, ça m'a terrifié, de me dire que peut-être je serai comme ça un jour. Attention, j'ai dit vulnérable, pas faible. Puis nous avons fait connaissance. La pitié a laissé place à la compassion et la compassion à l'admiration. Je suis très honnête dans cette lettre, je crois que j'ai oublié que tu la lirais. J'espère sincèrement que tu ne seras pas vexée et que tu prendras tout cela comme une succession de faits. Je veux être honnête avec toi. Je veux être honnête ave tout le monde mais toi... je ne veux pas avoir à te mentir une seule seconde de ma vie. Je voudrais ne plus jamais te cacher quoi que ce soit. 

Olga, je t'admire et je crois que je suis tombé amoureux de toi. J'ai beaucoup réfléchi, tu sais. Ca fait quelques temps que je m'en doutais, un peu moins que j'ai réalisé. Mais je n'ai rien dit pour trois raisons : 

1 - Tu as traversé l'étape la plus dure de ta vie (j'espère en tous cas que c'était la première fois que tu souffrais autant (et la dernière, bien sûr)) et tu avais clairement autre chose à penser. 

2 - Tu as traversé l'étape la plus dure de ta vie et si tu me disais que tu m'aimais aussi (je me suis souvent posé la question et j'ai souvent espéré), j'avais peur que ce ne soit pas vrai, que tu le croies mais qu'en réalité, tu te sentais redevable ou que c'était une sorte de syndrome de Stockolm mais version personne-qui-m'a-aidée (enfin je crois t'avoir aidé, en tous cas j'ai fait de mon mieux). 

3 - Je me suis dit que je devais me protéger. Je t'aime, c'est un fait absolument indéniable. Mais je me dois de me protéger et je sais que quand on ne va pas bien, on blesse plus facilement son entourage. On peut même "déteindre" sur lui. 

J'aurais aimé qu'on reste sur cette belle idée d'amitié. Je suis le premier à penser que les amitiés ne sont qu'une forme de l'amour et qu'elles peuvent être aussi puissantes voire plus que celui qu'on partage avec la personne avec laquelle on se marie. Je pense même qu'elles peuvent être plus fortes que les liens du sang. J'aurais vraiment aimé qu'on soit amis, Olga, des Amis avec un grand -A comme il en existe peu. Mais je dois me rendre à l'évidence, tu me plais (beaucoup trop) et la Olga souriante que j'ai pu découvrir après la Olga détruite me donne envie de vivre. Je rectifie : la Olga courageuse (que tu n'as jamais arrêté d'être) me donne envie de vivre. Je ne sais pas comment le décrire, comme te l'expliquer mais ce que tu me fais ressentir, dire et penser, c'est... n'importe quoi. Je me contredis, j'ai peur, je suis excité, j'ai envie de courir partout puis je me fige. Ta présence crée une explosion en moi qui me fait aussi peur qu'elle me fascine. 

Je vais m'arrêter là. Je n'attends pas de réponse de ta part (enfin si... mais j'essaye de me faire à l'idée qu'il n'y en aura pas). Voici mon adresse mail. Quand tu seras prête, je lirai tes messages avec plaisir. 


Jungkook


PS : tu manques à Bam

Le chien du voisin [Jungkook]Where stories live. Discover now