2. triste joie

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Elio

Je me levais en chancelant, avec la tête dans le cul, il devait être environ 10h. Alors que j'arrivais dans la cuisine mon corps se crispa à la vue d'une brune en pyjama qui s'y trouvait, après 2s de réflexion et remise en place de mon cerveau je me rappelais qu'elle était arrivé hier soir, et que c'était juste Lilith. Lilith Grace Olin.

Je n'étais pas vraiment très matinale, alors faire la conversation à peine sortis du lit, pas pour moi. Pourtant la brune m'adressa un sourire et brisa le silence matinale si parfait...

- Salut !

- Salut. Lançais-je plus sèchement que je ne l'aurais voulu.

Voyant Lilith se raidir je me rends compte que je l'ai surement mise mal à l'aise, en montrant que sa présence me dérangeait. C'était le cas, l'avoir ici n'était pas vraiment mon truc préféré mais bon, pas le choix.

- Prépare toi on va aller t'acheter des trucs.

Elle haussa les sourcils mais je n'en vis pas plus sur son visage puisque j'avais déjà tourner le dos, partant en direction de la salle de bain.

***

En descendant au garage je l'observais plus en détails, elle était bien plus petite que moi, 1m60 je dirais, brune aux yeux marron. Ses cheveux étaient naturellement frisés, lui donnant un air un peu plus naturel. 

Son parfum décuplait chacun de mes sens, elle sentait les fruits rouges et le jasmin, c'était divinement bon. 

Et putain je pouvais me mentir autant que je le voulais, elle était si belle. Elle avait un charme enivrant qui faisait tourner les têtes. 

Elle tapait ses doigts contre ses cuisses, c'était le seul petit bruit qui raisonnait place entre nous. 

L'atmosphère était étrange, mais comment pourrait-il être autrement ? Nous sommes de parfaits inconnus, malgré ce que l'on sait par nos pères respectifs, je ne connais pas Lilith et elle est loin de me connaitre.

- C'est laquelle ta voiture ? Demanda-t-elle en relevant le visage vers moi.

- Théoriquement elles sont toutes à moi.

- Tu veux dire que tu as aussi ton propre parking ? Lança-t-elle la bouche ouverte pour montrer sa stupéfaction.

- On dirait bien... disais-je un peu agacé qu'elle s'émerveille sur absolument tout.

Une fois sur la route elle avait insisté pour mettre la musique. Des chansons des années 60 retentissaient dans l'habitacle, les fenêtres ouvertes. 

Le vent chaud d'été pénétrait dans la caisse pendant que Lilith passait sa tête par la fenêtre et se laissait basculer en dehors, le vent fouettait son visage, cette fille respirait la joie de vivre malgré tout.

Après avoir fait pratiquement toutes les boutiques de time squares, nous avions fini par une librairie. Grosse erreur de ma part, ne jamais, jamais, pénétrer dans une libraire avec Olin...

Nous avions dû regarder tous les bouquins qui s'y trouvaient. Et elle en est sorti, ses petits bras chargés de livres, autant qu'elle aurait pu en porter. Je ne sais pas à quelle fréquence elle lit ces trucs mais bordel qui lit autant ?

Une fois rentré elle avait directement enfilé son nouveau maillot de bain et elle avait sauté dans la piscine sans perdre une seconde. 

Je me reconnaissais un peu trop bien dans cette attitude désinvolte qu'elle arborait. Elle souffrait et elle était à bout, mais elle voulait vivre et ressentir à nouveau, se sentir à nouveau vivante.

LILIESWhere stories live. Discover now