•Lettre 11•

3 0 0
                                    

6 Juin 2023, 18h33

"Cher Chan, je me plonge de nouveau dans ces lettres qui sont miennes, et tu le sais très bien, dès que je lis le passé, les sentiments lui appartenant me happent. Quoique c'est faux? ne seraient-ils pas toujours présent? Là, au fond, tapis dans le coin de mon inconscient? Ne suis-je qu'une idiote qui ferme les yeux sur le fin fond de ses maux

J'aime t'écrire, j'aime écrire; même si mes mots sont blessants que les maux se font violents, je ne peux m'empêcher de trouver une certaine beauté à tout ça, la douleur, la peine, peut être est ce parce que ce sont les seules émotions me procurant cette sensation intense d'être vivante; n'est ce pas quand on perd tout que l'on se rend compte de ce qu'on avait? Mes mots fonctionnent un peu comme des énigmes, j'en confesse, au lieu de me laisser interroger je contrecarre les interrogations par d'autres questions tel un contre uno. Là je réfléchis, encore, toujours, ne puis-je pas arrêter de penser à un moment?

Mon esprit grouille de pensées, de recherche d'appartements aux idées trop noires pour être décrites, j'angoisse, encore et encore, mes crises de larmes reviennent, mes crises d'angoisses s'agglutinent, et j'ai peur, tellement peur. Tout ça est comme une grande vague, au début on se laisse happer, bercer par les remous, après on se débat car elle essaie de nous noyer. Serait-ce donc ma période de noyade, ou mon intérieur est en pleine inondation et qu'avec peine j'essaie de sortir de tout ça? Quoiqu'il en soit, je ne suis qu'une idiote, j'aurai proscrire une assurance. Pourquoi n'existe-t-il pas un moyen de tout calmer comme par magie? Oui, je sais, ce n'est pas le monde des bisounours ici, mais allez quoi! Ne sommes nous pas assez intelligents pour créer une simple chose

J'aime me perdre encore et encore dans les lignes qui sont les miennes, je me fais happer par les émotions mais dieu qu'elles sont puissantes, qu'elles me happent si elles le désirent, qu'elle me noie si elles le veulent, mon corps n'est plus qu'un réceptacle destiné à un esprit embrumé. Trop embrumé tel l'avenir, ça revient souvent quand même ce thème non? mais en même temps comment l'éviter, demain est déjà le futur, suis-je préparée à demain?

Non, on ne l'est jamais. Prête? ça n'existe pas; le temps , le destin, ces deux-là ont bien décidé de se foutre de tout et en premier lieu de toi; jamais ils ne prendront le temps de voir comment tu vas, ce qui te font vivre, ce sont des épreuves, encore et encore, te riant au nez si tu tombes; le temps t'attrape, te confronte à des choses et te laisse ainsi face à une vie devenue soudainement vide de sens.

Je sais mes écrits s'emportent, je me presse car je dois livrer une missive ce soir, missive qui n'est pas intéressante si ce n'est pour les impôts quoiqu'il en soit, me déchainer sur ce clavier me fait un de ces bien, me voir courir sur les touches me fait vibrer, je veux écrire encore, encore un peu plus; hurler sur cet espace blanc tout ce qui grouille là-haut, exposer mes plus gros défauts car j'en ai, j'en ai tellement,

Chan, je me perds, quand ce n'est pas la tristesse c'est la colère qui ronge mon coeur, la colère contre moi-même, je veux écraser cette fille qui ne sert à rien, qui ne fait rien, qui se plaint, je veux qu'elle disparaisse, qu'elle renaisse, qu'elle ne se plaigne plus, je ne veux plus d'elle, je la déteste; elle se met à pleurer dans les bras de son copain ne lui accordant que des mots n'expliquant pas ses pleurs, elle fait des crises d'angoisses en s'étouffant dans son oreiller, elle se promet d'être forte face à autrui, de ne rien montrer, mais elle est faible;

C'est ça le problème, elle est faible, JE suis faible; je ne peux pas m'empêcher de pleurer, de geindre, je ne peux pas m'empêcher de partager mon problème au lieu de le garder, je ne suis qu'une imbécile, une idiote, pourquoi dois-je vivre avec moi-même, pourquoi en suis-je arrivée là? Cet être faible qui n'est autre que moi, pourquoi es-tu encore là? ta faiblesse est ton pire défaut, ta faiblesse est ce qui te définis, tu n'es rien, tu es misérable, tu n'arriveras à rien

Allez bouge toi, dis quelque chose, rebelle toi, merde! Fais un truc bon sang, contredis-moi, ne reste pas planter là, frappe moi! Débats toi, fais de toi quelqu'un d'autre, quelqu'un que tu n'étais pas ! Putain Théa, tu peux le faire, tout est vrai, tu es faible, tu n'es qu'une pleureuse, une enfant gâtée, mais fais en un truc! Utilise tout ça pour te bâtir toi! Ne restes pas planter là, fais ce que moi je ne peux pas, accomplis ce que tu as toujours désiré, accomplis tes rêves, mes rêves, NOS rêves; Je veux que tu t'exprimes, je veux que tu te montres au monde, qu'il apprenne de toi, de tes joies, de tes peines, qu'ils savent le pourquoi du comment, les raisons d'un tel changement; car tu évolues, tu évolues sans cesse, tu n'arrêtes pas, tu te questionnes, tu pleures certes, mais vas-y, vide toi, relève toi et cours, cours après ce temps qui s'en fout de tout, toi aussi rie au nez des gens tout en réalisant ce que tu veux vraiment, tu peux y arriver, tu vas y arriver, alors ne reste pas là les bras ballants, prends ces mains qui ne savent faire qu'une seule chose et vas-y,

Ecris ton histoire..."

Cher Chan,Where stories live. Discover now