22. Sa couleur préférée

1.2K 58 8
                                    

Oops! This image does not follow our content guidelines. To continue publishing, please remove it or upload a different image.


Il reste encore trois semaines avant les Nationales et, très sincèrement, je vais péter un câble. Je ne sais pas ce qu'a pris Olivia ce matin mais c'est une vraie pile électrique. Nous avons répété notre danse rythmique une vingtaine de fois – si ce n'est plus – depuis qu'on est là. C'est-à-dire deux heures. Mes pieds sont comprimés dans mes patins et l'air glacial de la patinoire va finir par faire tomber mes orteils.

Je ne tiens plus. Je m'allonge à même la glace, en étoile de mer et ferme les yeux, espérant que l'hypothermie me tue. Il n'y a que nous à la patinoire ce matin. Nous devons être au gala ce soir, alors nous avons décalé notre entraînement.

— Tu veux bien te relever, on doit travailler notre danse libre, elle lance en freinant brutalement près de moi, m'envoyant de la neige.

— Je pourrais pas m'entraîner si tu me tue avant, je soupire.

— Roh... mais quelle petite nature celui-là, elle rouspète.

Elle finit par s'asseoir sur ses talons, juste à côté de moi.

— Tu pourrais y mettre un peu plus de motivation quand même.

— On a répété la danse genre vingt fois, je crois que ça suffit pour aujourd'hui, je râle.

Elle tente de me lever en attrapant mes mains mais malheureusement pour elle, je suis beaucoup plus lourd qu'elle ne l'imagine. Elle essaie à plusieurs reprises mais je finis par l'écraser contre ma poitrine et la serre pour qu'elle ne bouge plus. Je sens son cœur battre plus fort contre moi, même si elle essaie de se débattre.

— Lâche-moi Sam ! elle râle en se tortillant.

— Seulement si tu jures de ne pas répéter encore une fois.

T'es vraiment casse-couilles. D'accord on ne répètera plus pour aujourd'hui.

— J'aime mieux ça. Et arrête de m'insulter en français.

Je ramasse un peu de neige créée par nos lames et l'écrase sur son visage, la faisant glousser.

— Alors là, tu vas me le payer !

À son tour, elle racle la neige sur ses lames et la lance violemment sur ma bouche, la faisant rire davantage. Bordel, j'adore ce rire.

Olivia à califourchon sur moi, nous nous lançons dans une bataille enfantine qu'elle gagne haut la main lorsqu'elle parvient à glisser une poignée de neige sous mon t-shirt. Je frissonne, mais je suis incapable de dire si c'est à cause de la neige ou à cause de ses mains contre mon abdomen.

Je la relâche malgré moi lorsque les voix des premiers patineurs de la journée résonnent depuis l'entrée de l'espace glace.

— Au fait, on devrait réfléchir à nos costumes pour les Nationales. Il y a une créatrice à Denver qui fait de super tenues, ce serait bien d'aller voir aujourd'hui.

On The EdgeWhere stories live. Discover now