Chapitre 4

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PASSÉ / 2004

— C'est le plus bel été de ma vie, s'illumina Harry en mâchant sa bouchée de céréales. Les garçons sont géniaux. Ils ont tous des voix géniales... on est d'accord sur tout ce qu'on fait. Liam a un peu de mal à rire parfois, mais c'est génial quand même !

Assise en face d'Harry à la table de la cuisine, Anne esquissa un petit sourire.

— C'est super mon chéri, dit-elle.

Hier avait été de ces jours où elle n'était pas sortie de sa chambre, où Harry et Gemma s'étaient faits une boite de conserve au micro-ondes et regarder la télé toute la journée en veillant sur le fait qu'elle n'ait besoin de rien. Peut-être que le jour d'avant avait été pareil, mais il n'avait pas pu en être témoin car Niall l'avait invité à dormir chez sa famille. Harry s'entendait très bien avec lui. Aujourd'hui, Anne allait mieux, était même en train de finaliser son rouge à lèvres rouge éclatant.

Harry n'était pas stupide, il avait bien remarqué que ces trois dernières semaines, elle avait commencé à se faire particulièrement jolie les jours où elle le déposait aux studios. Il comprenait, il appréciait aussi mettre de jolies chemises pour Louis. Il avait même souscrit à un abonnement de trains pour faire le trajet jusqu'à Londres trois fois par semaine mais elle tenait à l'emmener, les jours où son état le permettait. Il avait remarqué les petits échanges qu'elle avait avec Alexander, mais cela n'avait jamais plus loin que quelques mots et quelques regards pour l'instant.

— J'aimerais bien les rencontrer moi aussi, dit Gemma en entrant dans la pièce.

— Tu n'es pas au travail ? Demanda leur mère.

— Je commence une heure plus tard ce matin.

— Ouais, tu les adorerais, sourit Harry. Je pourrais peut-être les inviter ici un jour, si l'occasion se présente. Je suis sûr qu'ils seraient partants.

Anne haussa les épaules un peu timidement.

— Peut-être un jour mon chéri, peut-être un jour.

Harry et Gemma échangèrent un regard triste, puis le bouclé se leva et mit son sac sur ses épaules. Il tenait toujours à emmener des feuilles aux studios, afin de noter toutes les idées qu'ils avaient en groupe et les synthétiser sur feuille le soir. Il ne respirait que pour ce groupe.

— On y va ? Se réjouit l'adolescent.

— On y va, sourit Anne.

Elle embrassa la joue de Gemma et rejoignit Harry, qui avait déjà couru jusqu'à la voiture.

Le trajet de deux heures se passa comme Harry les aimait tant. Sa mère mettait ses CDs préférés de Shania Twain ou des Spice Girls, et ils chantaient ensemble dans la voiture sans se soucier du reste du monde et des problèmes existants. Dans ces moments-là, Harry se disait qu'il était heureux de n'avoir jamais connu son père, car il avait la meilleure mère du monde. Dans ces moments-là, il se disait qu'il n'y avait pas une seule chose qu'il ne ferait pas pour lui enlever cette maladie qui lui pourrissait la vie. Il savait comme elle culpabilisait d'infliger cela à ses enfants, mais il lui répétait souvent que cela ne la définissait pas. Dans ces moments-là, Anne se mettait à pleurer et demandait au ciel comment elle avait pu élever des enfants aussi parfaits en étant un tel désastre. Harry et Gemma savaient qu'ils n'étaient qu'un reflet de sa personne, mais qu'elle était trop aveuglée par la culpabilité pour regarder correctement dans le miroir.

Une fois à Abbey Road, Harry arriva en compagnie de sa mère, qui ne manqua pas de se regarder une dernière fois dans le rétroviseur de la voiture.

— Il te trouvera très jolie maman, allez viens ! Rigola Harry.

Cuts deep like paper wounds - Larry StylinsonTempat cerita menjadi hidup. Temukan sekarang