Chapitre 5

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PRÉSENT / 2016


Le monde n'avait pas été prêt à l'annonce que le groupe se reformait.

Cela avait commencé par quelques rumeurs sur les réseaux sociaux, jusqu'à enfler et en faire le tour. Lorsque c'était devenu officiel, Harry avait entendu parler que de ça ; dans la presse, sur Internet, à la télévision. Il savait qu'ils avaient eu un grand impact mais cela lui fit tout de même quelque chose.

Il y avait eu quelques débats, autour de la légitimité, autour du fait de le faire sans Niall. Malgré tout, les places étaient partis en quelques minutes. Ils passaient dans 27 pays, dans les stades, deux soirs d'affilée à chaque fois. Plus de 6 mois avant même de commencer, cette tournée devint la tournée la plus anticipée par le monde de la musique.

C'était un challenge, c'était de la folie. C'était un jour à prendre après l'autre, jusqu'à ce que soit fini, se répétait Harry. Car avant les concerts, il y avait les répétitions, les réunions avec les garçons, les rencontres avec leurs agents. Il y avait les restaurants proposés par Liam, il y avait les débats autour de l'organisation de la tournée, il y avait les jours où il fallait répéter avec les musiciens. Chaque jour se présentait différemment, avec un nouveau sujet, un nouvel enjeu. Chaque journée avait toujours la même finalité. Harry rentrait chez lui, jetait les clés sur la table, et grognait :

— Qu'est-ce que je le déteste.

La première fois que Brad entendit cela, il arqua un sourcil et baissa le livre qu'il était en train de lire. Le bouclé s'était rendu dans la cuisine pour boire un verre d'eau, énervé. Son petit-ami l'y rejoignit.

— Qu'est-ce qu'il se passe ?

— Louis, il se passe Louis, souffla le chanteur. Il est juste... comment il peut être si irritant ?

— Il y a des gens comme ça...

— C'est atroce. Il provoque, il se plaint, il est hypocrite et il pense tout savoir. Je n'arrive pas à croire... comment il peut juste être comme ça ? Je ne vais pas tenir. Je ne vais sincèrement pas tenir.

— Tu ne peux pas t'entendre avec tout le monde, Harry.

— Et encore moins avec lui. Dieu, je le déteste.

Il soupira et Brad rigola.

La septième fois que le coach entendit ces mots, un soir du milieu du mois de juillet, il resta silencieux un moment. Le bouclé alla se servir à boire dans la cuisine puis vint se poser sur le canapé, tendu en essayant de le cacher. Brad tourna la tête vers lui, regarda son profil, sa peau bronzée par le soleil de l'été approchant, ses traits si fins qu'il avait la chance d'embrasser quand il le voulait.

— Bref, soupira Harry. Tu as passé une bonne journée ?

Brad ne répondit pas à cette question, mais en posa une autre :

— Est-ce que je dois me faire du souci, Harry ?

Ce dernier fronça les sourcils et tourna la tête, confus. Brad ne lui laissa pas le temps de jouer l'incompréhension :

— Tu le détestes, j'ai compris. Je l'entends et le comprends. Mais cette haine... ce n'est pas de la haine sans histoire.

— De quoi est-ce que tu parles ?

— Je n'ai aucune idée de ce dont je parle et tu n'as même pas à me le préciser, rétorqua Brad en voyant son petit-ami commencer à ouvrir la bouche. Ça ne me regarde pas et je me fiche de ton passé. Mais je sais reconnaître ce type de haine. Quand quelqu'un déteste quelqu'un parce que c'est beaucoup plus facile que de l'apprécier. Alors je te le demande avant cette tournée. En tant que petit-ami, est-ce que je dois me faire du soucis ?

Cuts deep like paper wounds - Larry StylinsonWhere stories live. Discover now