Chapitre 42

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PDV Ellie

2 semaines que j'avais déjeuné avec Charles et Pierre. Ce qui signifiait aussi que cela faisait 2 semaines qu'aucun d'eux ne m'avait adressé la parole. Après le départ précipité de mon copain, Charles s'était emporté à son tour et m'avait passé un bon savon. Depuis, son discours tournait en boucle dans ma tête. J'étais obligé de m'occuper l'esprit 24h/24 sinon, cela m'hantait. Et voilà, rien que d'y penser, chaque mot me revenait :
« Ellie, tu ne peux pas passer ton temps à faire l'autruche. Ne pas dire quelque chose, ou même pire, mentir, n'éloigne tes problèmes qu'un court instant. La vérité est toujours rétablie. Que tu aies peur, je peux le comprendre, j'étais moi aussi inquiet . Mais il y a un moment, il faut s'y confronter. Tu te rends compte de ce que Pierre peut ressentir en ce moment ? On le trahit, on fait les gentils en assumant POUR REMENTIR LA SECONDE D'APRÈS. Je me suis mouillé pour toi, alors oui j'étais consentant donc techniquement je ne peux rien te reprocher. Je ne pouvais m'en prendre qu'à moi-même, j'aurais dû, comme Camille me l'ait conseillé, réfléchir un peu plus d'1 minute pour me rendre compte que c'était une très mauvaise idée. MAIS QUAND C'EST TOI QUI DÉCIDE À MA PLACE ET QU'EN PLUS, ÇA ME DESSERT FRANCHEMENT LÀ JE PEUX PÉTER UN CÂBLE. Tu n'aurai jamais dû me couper. Tu m'as rendu complice de quelque chose que je ne cautionne pas. On s'était pourtant mis d'accord pour tout raconter à Pierre. Mais bon, tu as, une fois de plus, laisser tes peurs prendre le dessus. Regarde dans quel pétrin tu nous as mis, m'attentant. »

Après m'avoir débité ça d'une traite, il s'était levé en  manquant presque de renverser la table. Je m'étais alors retrouvée seule, triste et dans l'incompréhension. J'avais eu l'impression, d'avoir loupé un épisode. Et depuis, je n'avais toujours pas résolu cette énigme. J'avais menti à Pierre, oui, Charles l'avait mal pris car lui savait que j'avais omis une information, oui. Mais alors Pierre ? Pourquoi m'en voulait-il ? Cette question me taraudait. De plus, ma situation n'avait toujours pas évoluée depuis ces longs jours, j'étais toujours seule et triste.
J'appréhendais ce dimanche après-midi depuis le début de la semaine. C'était le Grand Prix du Brésil et je ne savais pas si j'avais la force de le regarder en sachant que les 2 personnes pour qui je n'avais que d'yeux ne pouvaient plus me blairer. D'une autre part, je ne pouvais pas me résoudre à louper une course. Et s'il leur arrivait quelque chose ? Je ne pourrais pas me pardonner de rater ça.
Je m'installai sur le canapé et lançai le chaîne numéro 4. Dès que le générique commença et que je vis Charles et Pierre, mon cœur se serra dans ma poitrine. J'étais à deux doigts d'éteindre ma télé, j'avais trop l'impression de remuer le couteau dans la plaie. À cet instant, je n'avais qu'une envie, c'était que Pierre me prenne dans ses bras. Habituellement, lorsque que j'avais un coup de mou, c'était toujours lui qui me réconfortait. Mais aujourd'hui c'était différent. Je devais me résoudre à avancer sans lui, sans eux. La compagnie de Charles me manquait terriblement aussi. Sans ses messages journaliers inutiles qui me faisaient toujours décrocher un sourire, la vie était bien terne.
Je ne savais plus vers qui me tourner. La dernière fois, Quentin avait été ma bouée de sauvetage, mais je ne pouvais pas lui demander de venir à chaque fois que ça n'allait pas dans mon couple. À l'heure d'aujourd'hui, j'avais fait de grosses erreurs et je devais en assumer l'entière responsabilité. Je n'avais aucune idée de ce que le futur me réservait pourtant j'étais optimiste. J'étais convaincue qu'un jour ou l'autre, les gars me pardonneraient. Parfois, j'avais l'impression de vivre dans un livre, si on y réfléchissait bien, notre histoire, avec Pierre était folle et digne d'un roman à l'eau de rose. Ainsi, je ne pouvais pas m'empêcher de penser qu'un roman finissant toujours bien, cela devait être de même avec mon chéri. Or, toute ma vie était bien réelle. Alors rien ne me garantissait que nos chemins se re croiseraient, à mon plus grand désespoir. Je devais peut-être commencer à songer au fait que penser qu'ils reviendraient était seulement une façon de moins paniquer.

Mon bel inconnu - Pierre GaslyOù les histoires vivent. Découvrez maintenant