Juillet (1)

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Quinzième vérification de mon sac. J'ai vraiment peur d'avoir oublié quelque chose. C'est la première fois que je pars en vacances sans mes parents. C'était plus simple, puisque ma mère s'occupait de tout. Enfin, là aussi elle vérifie ce que j'emporte. En fait il ne faudra pas grand-chose. À part une brosse à dents, du déodorant, du parfum... pour les vêtements ce sont surtout des shorts de bain et des tee-shirts. On va au bord de la mer, les tenues seront minimalistes. Et puis, quand on bossera pour le camping, apparemment on nous fournira nos vêtements, donc de ce côté je n'ai pas à m'en soucier. Je me demande comment les choses vont se passer, je suis supposé me transformer en masseur, pour des inconnus, c'est totalement dingue !

– Prêt ?

Sébastien entre dans ma chambre comme une tornade. J'ai à peine le temps de faire les bises à ma mère et d'entendre ses derniers conseils. Elle est encore une fois plus stressée que moi, de savoir que je serai loin pendant plus d'un mois. Mais je suis avec mes potes, il ne peut rien arriver. Je crois que ce genre d'idée ne la rassure pas du tout. Fabien et Irénée patientent déjà dans le taxi. Oui, on se paie le taxi pour aller jusqu'à la gare.

– On est pas en avance !

– Mais si, le train part dans une heure, ne panique pas.

– J'aime bien avoir le temps.

– Va falloir que tu te détendes, Seb, nous sommes en vacances.

J'avoue qu'il y a un peu de stress, puisque la circulation est devenue juste impossible dans les rues de Paris. Peut-être que nous aurions mieux fait de prendre les transports en commun, même si on peut rarement compter sur eux. Rien ne dit qu'il n'y aurait pas eu une panne, pour une raison obscure...

– On est bien, en première classe.

– Carrément.

On ne se refuse rien. En fait, sous les ordres de Sébastien nous avons réservé les billets il y a déjà trois mois. Je ne sais pas comment ils font leurs calculs à la SNCF, mais à ce moment le prix de la première classe était à peine cinq euros plus cher qu'en seconde. Donc on va profiter d'un peu de standing, même si cela n'évite pas la longueur du trajet.

– Mathieu, tu es prêt à masser des dizaines de corps ?

– Arrêtez de vous foutre de moi. Je croyais qu'il y avait une chance qu'une autre place plus sympa se libère.

– Pour l'instant, rien. Tu t'es entraîné sur nous, il ne devrait pas y avoir de problème.

– Non mais vous ça va, par contre ça m'étonnerait qu'il n'y ait que des jeunes qui passent sous mes doigts. Je vais avoir droit à plein de vieux, gras, poilus...

– Peut-être pas.

Ils rigolent, ça les fait vraiment marrer que je me retrouve dans ce genre de situation. Moi je ne trouve pas ça drôle du tout.

– Je vais chercher des cafés, qui en veut ?

Le voyage va être très long. J'ai amené de quoi bouquiner, pour faire passer le temps. Difficile de se concentrer alors que des gamins braillent de partout. Je ne tiens pas longtemps avant de mettre mon casque sur les oreilles, pour me couper du bruit extérieur. De toute façon Fabien regarde un film sur son iPad et les deux autres dorment à poing fermé. On se demande à quoi sert le café !


Nous ne sommes pas mécontents d'être arrivés. Étonnamment il n'y a eu aucun problème pendant le voyage, le train est à l'heure, ce qui est vraiment un miracle avec la SNCF. Je ne prends pas souvent le train mais dans mes souvenirs, chaque fois que je l'ai pris il y avait des soucis et pas mal de retard. Nous montons une nouvelle fois dans un taxi, cette fois-ci parce qu'on ne sait pas comment se rendre au camping autrement. Le temps d'apprendre le fonctionnement des bus... Il vaut mieux aller au plus efficace, surtout avec les bagages.

MathieuOù les histoires vivent. Découvrez maintenant