Chapitre 18 : Rude Douceur

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Se réveiller nue aux côtés du Duc de Karth était une expérience nouvelle. Plus encore de se retrouver confrontée à ses yeux pétillants de malice en ouvrant les siens. Pourtant, Sana ne put s'empêcher de sourire en posant une main sur sa joue rugueuse.

Délicatement, il embrassa sa paume.

-Tout va bien ?

-Comment cela pourrait-il aller mal ? s'étonna-t-elle.

-C'était ta première fois, Sana. Tu risques d'avoir des douleurs diverses et variées.

Elle cligna des paupières, avant de susurrer :

-Comme une chevauchée de plusieurs jours sur un fougueux destrier ?

Il haussa un sourcil... avant d'éclater de rire.

-Tu es en formes, de bon matin ! Ça me rassure !

-Et toi ? Risques-tu d'avoir des douleurs de partout ?

-Mmh ? Par les Esprits ! Je pense que tu m'as tellement lacéré le dos que je vais me faire plaindre toute la journée.

-Oh ! Désolée... Mais c'est de ta faute, aussi. A-t-on idée de faire jouir sa partenaire, hein ?

Hilare, Liam lui embrassa le front avant de sortir du lit. Ils avaient fini par s'endormir dans les bras l'un de l'autre, après leur folle nuit. Mais force était de reconnaitre qu'il n'avait pas eu le temps de se laver.

Et si son dos était effectivement lacéré, elle ne pouvait ignorer le sang constellant sa tenue, en tas dans un coin de la chambre. Surprenant son regard, Liam haussa un sourcil.

-Je vais chercher le petit déjeuner. On discute après.

Son estomac criait famine, néanmoins, elle se demanda surtout depuis combien de temps lui n'avait pas mangé. Le regardant partir torse nu, elle se dit un instant que ça allait jaser, dans le manoir... quoique, non. Ça jasait déjà. Étant donné l'heure, impossible que les gens de la maison ne soient pas au courant.

Bah. De toute façon, toute la capitale la pensait dans le lit du Duc depuis longtemps.

Elle sourit pour elle-même. Madame Liliane avait raison. Autant profiter de la situation !

D'ailleurs, le temps que Liam revienne, elle s'était déjà rendormie, épuisée. Ce fut l'odeur qui la ramena à la réalité de son estomac criant famine. Et quand il arriva avec un plateau chargé de viennoiseries, de jus d'orange et d'autres frivolités, elle vit surtout ses abdos en arrière-plan. Pas mal, comme début de journée.

-Si je ne me trompe pas, j'ai dormi trois jours, n'est-ce pas ? Qu'avez-vous donc fait durant ce temps ? s'enquit-elle pendant qu'ils entamaient leur petit-déjeuner.

-Avez-vous oublié l'affaire du carrosse ?

Elle se souvenait surtout du baiser torride.

-Nullement.

-Étant donné que vous étiez partie pour baver sur l'oreiller quelques jours, je suis allé régler le problème.

-Je ne bave pas !

-Effectivement. Vous ronflez.

-Liam !

-Mais c'est mignon.

Depuis quand ronfler était-il mignon !? Et depuis quand la Foudre du Nord employait-elle ce terme !? Ça ne collait pas du tout, dans sa bouche ! Outrée, Sana mordit dans son pain au chocolat avec colère.

-Donc, disais-je, j'ai remonté la piste des agresseurs. Cela m'a pris plus de temps que prévu, aussi ai-je manqué votre réveil. Dommage. Avec la disparition de la manipulation de Krieger dans mon esprit, j'avais prévu de vous faire passer un moment mémorable.

La Fiancée de la FoudreOù les histoires vivent. Découvrez maintenant