Chapitre 15 : Surprise

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Le lit grinça dans un bruit désagréable alors que Petra se redressait dans ses draps. Les deux lits superposés placés dans l'angle de la pièce où elle s'était installée étaient déjà vides.

Elle s'empressa d'enfiler ses bottes étalées négligemment sur le sol, et descendit vers le réfectoire au rez-de-chaussée du bâtiment. Ses bottes claquaient mollement sur les marches de l'escalier, et ses cheveux rebondissaient au rythme de ses pas.

Elle s'installa à la table presque machinalement en face de ses camarades, et ne dit pas un mot. Elle semblait encore somnolente, rêvant deux nuits de suite déjà de sa présence. Son regard vide s'était posé sur l'une des planches ayant servie à la construction du meuble sur lequel reposaient ses mains inanimées.

Un claquement de doigts devant son front la fit revenir presque instantanément à la réalité du moment, et de cette matinée maussade.

-Hé ! Petra, t'as mal dormi ? T'as pas l'air dans ton assiette. Remarqua Gunther en reprenant une cuillère du bouillon servi à chaque repas.

En une seule semaine, ils avaient presque tous perdu du poids. La nourriture manquait terriblement à cause du recule de la population du mur Rose vers les cités souterraines, de plus ils perdaient du temps sur les récoltes, alors que le printemps venait d'arriver.

-Non, ne t'en fais pas. J'ai quelques courbatures, rien de grave. Affirma la jeune femme en prenant à son tour une bouchée de son assiette.

Alors que cette matinée commençait difficilement, de son côté, le caporal s'entretenait personnellement avec un capitaine de la garnison à propos de l'avancée des soldats.

-Je dirais que la vérification du mur devrait être achevée d'ici la fin de la semaine, samedi s'ils font vite. Déclara l'homme d'une taille considérable en face du brun.

-Hm, ils feraient bien de se dépêcher dans ce cas. Les bas-fonds sont loin d'être un refuge durable. Maugréa Livaï, en voyant l'indifférence certaine du soldat haut gradé.

-Enfin bref, pour le logement, vous trouverez une pièce vide au premier étage au bout du couloir. Tenez, vous trouverez le numéro sur la clé. Et pour le déjeuner, tout le monde est encore dans le réfectoire, c'est la porte en face quand vous sortez.

Le caporal se saisit du trousseau en bois portant la clé rouillée ayant certainement appartenue à un de ceux qui n'avaient pas survécu. Après avoir quitter le grand hall de la réception, il partit s'aventurer vers la cour.

Il s'avança vers une sortie menant sur un long couloir extérieur, abritant des intempéries et longeant les jardins rectangulaires. Dans ce carré de verdure, des fleurs venaient tout juste d'éclore, laissant s'égoutter les quelques perles d'humidité sur leurs pétales colorés.

Livaï s'empressa de se rendre vers ce qui ressemblait au réfectoire, passa la porte, et resta confus devant sa vision.

Ses yeux s'étaient posés sur la table dans l'angle de la pièce, les autres soldats ne semblaient même pas avoir remarqué sa présence, alors que lui venait de recroiser ces pupilles ambrés, sagement assises aux côtés des autres membres de son escouade.

Il fronça les sourcils pour cacher tant bien que mal son étonnement, mais il n'y avait aucun doute à avoir. Petra était sortie de l'hôpital, et elle avait apparement omis de lui en parler.

-Les gars, une seconde, le caporal-chef est là. Balança tout à coup Erd, sortant Petra de sa rêverie à nouveau.

-Le caporal-chef ?! S'exclama-t-elle en répétant les mots de son camarade, amusé de voir une réaction aussi explosive de sa part.

𝔻𝔸𝕐𝕃𝕀𝔾ℍ𝕋 | Acte II : 𝓕𝓮𝓪𝓻𝓵𝓮𝓼𝓼Where stories live. Discover now