Chapitre 10 - Retour à la réalité

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29 Septembre 2018



J'ai été appelé pour faire deux semaines d'intérim chez Prada à La Vallée Village dans les stocks.

À l'origine, j'avais dit à la consultante qui me place dans ce type d'offre d'emploi que je ne voulais plus retourner à La Vallée Village. Après tout, j'avais commencé ma carrière dans le luxe ici et j'ai du mal à concevoir d'y retourner.

Le seul point positif ? Je suis à dix minutes en voiture de chez moi. J'avais entendu parler de Prada quand je travaillais chez Fendi puis Balenciaga, disant que c'était une maison de luxe très performante dans de nombreux domaines, tels que la gestion des stocks et la professionnalisme des vendeurs, mais au final, je ne connais rien de la "culture maison" de Prada.

Ma seule référence... le film "Le Diable s'habille en Prada", que j'adore.

Autrement ? Non, je ne connais rien d'eux.

Tout ça pour dire que je suis en route. Je n'ai pas de nouvelles de Yaniss depuis hier soir, mais je ne lui en tiens pas rigueur. Je déteste moi-même la sur-présence dans mes relations, surtout si c'est pour se rassurer que tout va bien alors que la question a déjà été posée dix minutes auparavant.

Ma mère me dépose. Elle est vraiment trop gentille de le faire, même si cela fait un détour pour elle qui se rend au travail chez Disney.

Je suis devant le portail employé. Cela me renvoie plus de huit ans en arrière. C'est étrange. Je ne suis même pas revenu une fois ici en huit ans. Acheter du luxe ne m'intéresse pas et surtout, ma vie a dû être reconstruite, donc question de priorité... je pense que c'est évident.

Le portique s'ouvre après mon identification et je me dirige vers les coulisses des boutiques où se situe la boutique.

Je m'approche et aperçois, au loin, un homme en tenue bleu marine au milieu de nombreuses palettes de colis.

Il lève la tête et me voit enfin. Je m'approche en souriant.

Moi : Bonjour ! Je suis Martin, je serai avec vous pour les deux prochaines semaines.

L'homme s'arrête et me regarde quelques secondes avec un magnifique sourire. Finalement, il s'approche de moi et me tend sa main que je saisis. Il a une poigne ferme. On dit souvent que la poignée de main est le premier indicateur de l'état d'esprit d'une personne. Une poignée de main franche correspond au même préfixe du nom. Une main molle que vous pourriez broyer facilement ? Alors il est fort à parier que la personne n'est pas franche et droite.

Le mec : Salut, moi c'est Romain. Bienvenue Martin, on m'a prévenu de ton arrivée, je vais te montrer où poser tes affaires.

Je le suis donc et il m'explique les grandes lignes de ce qui m'attend pendant plusieurs jours. La boutique est super belle et je croise déjà deux ou trois vendeurs matinaux. Il semble y avoir une bonne ambiance ici, même si pour le moment, je n'ai pas encore vu le reste de l'équipe.

La journée se déroule normalement. Je l'aide rapidement dans sa réception. Il me fait rire car il trouve que j'assimile vite et qu'il ne voit pas ça souvent. Ce n'est pourtant pas compliqué ce qu'il me montre et bon... j'ai déjà trente ans et je travaille depuis mes dix-huit ans... bordel, je vieillis plus vite que je ne m'en rends compte. Ça passe vite.

On finit par me présenter l'ensemble de l'équipe du stock, avec les responsables qui arrivent un peu plus tard.

Arrivé vers midi, je me rends compte que je n'ai toujours pas de nouvelles de Yaniss. Ça ne lui ressemble pas, mais de toute façon, je comptais l'appeler pendant ma pause déjeuner. Je remonte La Vallée Village pour rejoindre les "Terrasses" de Val d'Europe et le trouver en train de manger. Ça sonne dans le vide, je fronce les sourcils, mais je me dis qu'il y a toujours des empêchements. Moi-même, je n'étais pas joignable ce matin, par exemple.

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⏰ Last updated: Jul 09, 2023 ⏰

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