douze -

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le monde danse au bord de l'abîme.
quelque part, ici bas peut-être,
il existe un pays aux merveilles dans lequel je danse jusqu'à pas d'heure une fois le disque sur la platine.

je ne sais pas en quelle musique mon corps saurait se transformer.

quelque chose peut être, de semblable à la chute,
d'un émerveillement mêlé à la peur qu'imposent ce genre de choses.
la chute
je revois tous mes talismans tomber à côté de moi les yeux fermés dans le sommeil - un réveil en sursaut après la sensation de mort et de ruine infinie.
aujourd'hui je ne me réveillerai pas lorsque je ressentirai cela

le corps comme piste de danse -
j'ai toujours eu le tournis de partout où je posais les pieds,
mais à quarante cinq tours minutes la vie semble plus faste qu'elle ne l'a jamais été
trop rapide peut être, pour être vue pleinement.

la peau sillonnée par les rayons je me grave dans les mouvement de danse,
dans la foule lasse.

première face

le disque passe de mains en mains de sueur en sueur de paumes en paumes de nuits en nuits et je ne sais - toujours - pas comment faire pour exister.

la galette noire et trop fine pour me laisser de l'espace.
les gens qui dansent sont trop beaux pour les regarder faire -
c'est à en mourir.

deuxième face

il faudrait l'accrocher au mur et le regarder le soir au dessus du lit - le disque -
comme une icône dont il faut se souvenir
il ne faut pas que l'on m'oublie il ne faut pas que l'on m'oublie il ne faut pas que l'on m'oublie moi qui toute ma vie me suis donné-e vifve à la mémoire.

pressé-e dans du vinyle -- je suis jeté-e dans la cage aux fauves

aujourd'hui comme tous les jours je vais mourir Où les histoires vivent. Découvrez maintenant