Chapitre 10 ; Turbulences

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Voilà près de 2h que nous volons au-dessus de la mer méditerranée. Jusque là, Mathias ne fait que dormir, lire et regarder par le hublot, juste à côté de lui.
J'aurais bien voulu prendre sa place, étant donné que je m'ennuie tel un rat mort, et que je ne vois rien à cause de ses cheveux duveteux. Je finis par engager la conversation, désespérant d'atterrir bientôt.

- Pourquoi allons-nous à Ibiza ?
- Pour prendre des vacances.
- Chris et Théodora t'ont ordonner de répondre ça ? Ou tu n'as simplement aucune personnalité ?
- Tu m'ennuie et tu poses trop de questions. C'est trop demander d'avoir un peu de paix, même dans un avion ? Tu préfères passer par-dessus bord ?
- Je voulais simplement discuter.

Je me tais donc. Après plusieurs minutes, Mathias m'adresse un regard énervé, et continue sa tirade.

- Pourquoi il faut toujours que tu essayes de me gâcher la vie ?
- Tu ne me connais que depuis quelques jours, Mathias. On ne peut pas dire que tu aies eu le temps de le vérifier.
- Je sais reconnaître les gens pénibles quand j'en vois.

Il marque une pose.

- Il y a des boîtes de nuit.
- Pardon ?
- À Ibiza. Il y a des boîtes de nuit.
- Et c'est la seule raison pour la qu'elle nous nous rendons sur cette île ?
- À Sant Antoni de Portmany, plus exactement.
- Pourquoi cette ville en particulier ?
- Ton manque de culture m'use le cerveau.
- Et ton manque évident de vocabulaire et d'intelligence, on en parle ?

Il me lance un regard ambivalent et hausse les épaules.

- Je ne préfère pas.
- Donc ? Pourquoi cette ville ?
- C'est la plus festive.

Je me félicite une nouvelle fois d'avoir oublié mon aspirine ! Qu'elle idiote !
J'aurais dû prévoir qu'avec une famille comme les Lanos, les voyages dominicaux ne sont en rien semblables aux autres et qu'ils trouveraient une destination de " rêve" dans la qu'elle passait notre séjour.

- Rassure toi. Les boîtes de nuit sont réservées aux majeurs et aux dernières nouvelles, tu n'es qu'une gamine.

Je m'esclaffe bien volontiers. Moi une gamine ? Qu'est il, alors ?!

- Parce que toi, tu es majeur, peut être ?
- J'ai dix huit ans dans deux jours, me répond t'il avec dédain.

Et alors ?! Je refuse qu'il me rabaisse ainsi ! Ça serait trop facile !
Alors que mes paroles venimeuses s'apprêtent à franchir mes lèvres, la voix du pilote retentit, et tous les passagers écoutent attentivement sa mise en garde.

- Nous arrivons dans une zone de turbulences. Nous vous prions de bien vouloir attacher vos ceintures et de ne pas les enlever tant que l'avion n'aura pas dépassé la zone de vent violents.

Et puis plus rien.

Le pilote a arrêté de parler.

L'avion va tanguer.

Je savais que c'était une mauvaise idée !!!

J'attrape ma ceinture avec panique, alors que Mathias le fait avec calme. Dans ma précipitation, j'ai du mal à m'attacher, mais fini par y arriver, Mathias ricanant à côté de moi.

- Qu'es qui te fais rire ?
- Je croyais que tu n'avais pas peur.
- Je n'ai pas peur ! hurlè je si fort, que plusieurs passagers se tournent vers moi.

Et là, une secousse ébranle l'appareil, qui tangue violemment sur le côté. Ma tête heurte de plein fouet l'épaule de Mathias qui me repousse avec robustesse. Même dans un cas de panique, il se montre désagréable et froid avec moi.

Les lumières de la cabine se mettent à clignoter, à disjoncter et à s'éteindre. Certaines explosent même, me faisant un peu plus douter de la solidarité de l'avion. L'aéronef tangue de nouveau, faisant rebondir l'ensemble des occupants.

Des enfants pleurent, des femmes crient, et des hommes se mettent à.. se cacher ?
Qu'elle utilité ? On ne peut pas s'échapper d'un avion en vol, et encore moins des turbulences !
Il joue à l'autruche. Il ne voit pas le danger, alors il n'existe pas.
Je devrais peut être essayer.

Ma réflexion me fait oublier la nouvelle secousse qui encore une fois, me pousse contre Mathias. Cette fois ci, il ne me repousse pas et se contente de m'observer. Mes yeux cherchent alors Chris, Théodora, Léo, Rose et Éli, assient quelques mètres plus loin.
Ils ont l'air aussi serein que Mathias, contrairement à tous les gens autour d'eux. Se produit alors une chose que je n'aurais jamais imaginé ;

- Les moteurs sont en panne ! Nous allons devoir amerrir !

Rosa Bianca è Rossa ( En correction / réécriture )Nơi câu chuyện tồn tại. Hãy khám phá bây giờ