46. Reprise

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Blanche se présenta au bureau de Kiyan à la première heure. Elle ne le trouva pas. Cependant, quelqu'un d'autre y était :

- Non, mais quel connard, arrogant, sans cœur, marmonna son professeur de français, une jolie blonde plantureuse d'une trentaine d'années qui était encore de toute beauté malgré ses cernes.

Celle-ci s'affairait à ranger quelques documents qui traînaient pour une réunion quelconque.

- Pourquoi les hommes beaux sont tous laids à l'intérieur ?

Blanche haussa les sourcils, dans le cas de Kiyan, elle trouva que cette règle ne s'appliquait pas. Malgré ce qu'elle avait appris. Mais bon, dans son cas, elle n'avait aucune objectivité. Elle jeta un coup d'œil à l'aura de sa prof qui s'avérait pour le coup un peu trop rose, bonbon candy à son goût sur un fond marron foncé.

Sa compétence lui signala alors qu'elle était montée au palier suivant. Aussitôt, une compréhension des couleurs s'inscrivit dans sa tête comme si elle lisait un livre. Dorénavant, elle savait que le rose indiquait la superficialité, la coquetterie et l'envie d'être aimée. Le marron foncé lui exprimait qu'au fond, son professeur n'était pas quelqu'un de gentil et qu'elle faisait tout ce qu'elle croyait être bon pour elle, peu importe le prix.

L'envie de voir son professeur d'histoire se renouvela, hâte de découvrir à quoi correspondaient les couleurs chez lui puisqu'il en avait de semblables avec sa prof de français. Celle-ci, tellement en rogne, n'avait même pas remarqué sa présence.

C'était sans compter sur la sonnerie annonçant le début des cours, renonçant partiellement à son projet, qu'elle rejoignit le rang des élèves pour sa matinée hebdomadaire de langue.

La demi-journée passa et pas moyen de tomber sur Kiyan, il était introuvable comme s'il faisait exprès de l'éviter. À l'heure du déjeuner, même histoire. Sa place d'enseignant restait vide parmi ses collègues. Blanche fut ébahie quant aux véritables personnalités du cadre scolaire. C'en était presque effrayant. Ses camarades de classe ne volaient pas non plus très haut, mais des fois, elle surprenait une couleur à changer comme si elles n'étaient pas définitives.

Après tout, tout le monde pouvait changer, s'il s'en donnait les moyens.
Elle était convaincue que l'on ne naissait pas mauvais ou bon, mais qu'on le devenait.

Ainsi, elle apprit que Roberto était un peu trompeur, romantique, audacieux, arrogant tout comme elle, avec un côté luxueux. Mais bon, ça, elle le savait déjà.

Rémi avec ses couleurs crépusculaires sur un fond blanc représentait la gaieté, la joie de vivre, créatif avec un brin d'innocence. C'est vrai qu'il était d'une grande candeur. Sa copine était la féminité incarnée, d'une douceur avec une part d'élégance et de douleur. Elle tiqua sur le dernier point. Olivia avait de temps en temps le regard triste, mais quel genre de douleur restait à ce point imprégné pour qu'il se ressente dans son aura ?

Empathique, elle fut soudain triste pour son amie. Quant à Arthur, créatif avec la musique, plein de vitalité, calme, il était la confiance incarnée, les yeux fermés. Avec Eva, elle eut plus de mal, plus complexe, sa compétence avait du mal à lui délivrer des infos, elle incarnait le changement, la communication avec une pointe de confiance. Mais il y avait autre chose. De plus sombre.

Blanche n'eut pas le temps de s'y attarder. On l'attendait. De plus, après s'être autant concentré, une migraine pointa le bout de son nez.

Elle prétexta l'envie d'aller aux toilettes pour disparaître. Après sa séance d'arts martiaux avec Derek, elle commençait à cerner le personnage. Surtout après la lecture de son incroyable aura. La couleur orange foncé signifiait qu'il était créatif dans sa manière d'exécution et le noir qu'il était vraiment élégant, emplit de mystère et de douleur. Un meurtrier avec un caractère de merde qui en avait bavé.

Drake Magister - Tome 1 : Blanche (Terminée). Where stories live. Discover now