Chapitre 8

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 Je m'adosse au plan de travail de la cuisine et fusille Hawks du regard. Il me fait un petit regard mignon mais ça ne prendra pas. Pas aujourd'hui.

« - Pourquoi tu t'es enfui ?

- ...

- Tu sais combien on s'est inquiété ? Tu aurais pu avoir des soucis, faire de mauvaises rencontres ! T'es qu'un enfant, merde ! Tu te rends compte du danger ?! »

Il ne répond pas, détournant les yeux. Je serre les dents et reprends :

« - Pourquoi tu t'es enfui ?

- ...

- Hawks ! Réponds moi ! »

Il me regarde avec un air triste puis demande :

« - C'était bien, ton rendez-vous ? »

Ce sont ses premières paroles depuis un bon moment. Mais je n'y porte pas plus d'attention que ça, furieuse :

« - T'es sérieux ?! C'est pas le moment de parler de ça ! Putain mais tu te rends compte de la situation ?! Tu veux savoir si c'était bien ?! Bah ouais ! C'était génial et je m'amusais bien, jusqu'à ce que j'apprenne que tu t'es barré pour aller faire je ne sais quoi ! Alors maintenant, j'estime avoir le droit de savoir pourquoi j'ai pas pu profiter de ma soirée ! »

Il fait la moue puis ses yeux se remplissent de larme. C'est pas vrai... Il se met à pleurer, tout en essayant de retenir ses larmes, de me les cacher. Je soupire longuement. Sérieusement, je ne sais plus quoi faire. Je m'approche de lui, essuie doucement un larme sur son visage. Mon geste semble le rendre encore plus triste, puisqu'il pleure pour de bon. Je le prends dans mes bras, ne pouvant rien faire de plus. Il attrape mon haut avec ses petites mains et s'accroche à moi. Je lui caresse le dos pour l'apaiser. Il me demande entre deux sanglots :

« - Tu vas... me laisser ?

- Te laisser ?

- Tu vas m'abandonner... ? »

Je fronce les sourcils :

« - Hey Hawks, t'as perdu la mémoire ou quoi ? Je suis tout le temps à tes côtés. Même quand tu crois être seul, je suis là pour toi.

- Mais sans l'agence, si je t'avais pas appelé, tu m'aurais abandonné non ? Et maintenant... Maintenant, si tu as un petit ami, tu partira aussi... Je veux pas que tu partes... »

Je ne sais pas trop quoi répondre... Est-ce qu'il y a vraiment une bonne réponse à cette question ? Je murmure :

« - Je partirais pas.

- Vraiment ?

- Vraiment.

- T'auras pas de petit ami ? »

Qu'est-ce que... ? Je ne peux pas voir son visage, qui est collée contre moi. Mais ses oreilles sont rouges. Qu'est-ce qu'il me fait encore ? Je réplique :

« - Pour ça, je m'engage à rien.

- Pourquoi ?

- Il faudra bien que j'ai un petit ami un jour.

- Pourquoi ? »

Un vrai gamin...

« - Parce que c'est comme ça. Mais je te promets que je ne t'abandonnerais pas. Ça te va ?

- C'est obligé d'avoir un petit copain ? »

Mais c'est qu'il est persistant ! Je réponds, catégorique :

« - Oui.

- Alors je peux pas être ton petit ami ? Comme ça, tu resteras avec moi ! »

Je pouffe. Il est trop mignon.

« - On en reparlera quand tu auras repris une taille normale, ok ? »

Il hoche la tête. Je prends alors conscience que c'est la plus longue conversation qu'on ait eut depuis qu'il est devenu un enfant. Pourquoi il fallait que ce soit ce type de conversation... ? Je le porte jusqu'à la chambre, le pause et soupire :

« - Je vais aller dormir, maintenant. Je suis épuisée... Essaye de pas faire trop de bruit.

- Je peux dormir avec toi ?

- Non.

- Mais...

- J'ai dit non. »

Je ferme la porte, me laisse tomber sur le canapé et m'endors instantanément.

***

Nous sommes déjà en terminale. Keigo n'est pas dans la même classe que moi, ce qui ne m'empêche pas d'aller le rejoindre pendant les pauses. Une camarade me demande soudainement, alors que je sors de ma classe pour aller voir mon ami :

« - C'est ton petit ami ? »

Je la regarde puis éclate de rire :

« - Nan, pas moyen. On est juste ami !

- Ouais, c'est logique. Mais tu fais quand même vachement d'effort pour votre amitié, quand même. »

Curieuse, je m'arrête à l'encadrement de porte :

« - Pourquoi tu dis ça ?

- Bah c'est toujours toi qui va le voir. Il vient jamais, lui.

- Ben... C'est parce que ça c'est fait comme ça...

- Non mais après, si ça te va, t'as pas à faire gaffe à ce que j'ai dit. »

Malgré tout, ses paroles résonnent dans ma tête. Je réplique :

« - De toute façon, y a pas moyen de savoir si ce que tu dis est vrai, puisque je le rejoins avant qu'il ne puisse venir.

- Il suffirait que tu l'attendes ici. Si il tient vraiment à votre amitié, il viendra, non ? »

Une part de moi a peur qu'il ne vienne pas... Mais c'est mon meilleur ami. Il viendra forcément. Je l'attends donc. L'heure de la pause passe. Il n'est pas venu. Mon coeur se serre. Un peu vexée, je me dis qu'il le remarquera à la prochaine pause, et que ça l'inquiétera. Mais il n'est pas venu non plus. Je me sens vide. Seule. Je ne sais pas trop quoi faire. Mis à part Keigo, je n'ai pas vraiment d'amis... Une fille vient me voir, un petit sourire sur les lèvres :

« - Salut ! Je m'appelle Hana ! J'espère que je te dérange pas... Hum... J'ai remarqué que ça faisait plusieurs pauses que tu étais seule et je me disais que... Bah si tu veux venir traîner avec nous, ce serait cool... »

Je me sens respirer à nouveau. C'est vrai. Il n'y a pas que Keigo. Je la remercie avec un grand sourire et intègre son groupe d'amies sans problème.

How you remind me - Hawks x readerOù les histoires vivent. Découvrez maintenant