Chapitre 11

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 Je suis réveillée par les rayons du soleil, qui passent par l'interstice des fenêtres. Après m'être longuement étirée, je me lève du canapé. Je vois alors, posé sur la table basse, un post-it. Je lis distraitement le mot :

« Salut,

J'ai repris ma taille normale.

Je rentre chez moi.

Je m'occupe des médias.

Hawks. »

Je relis le mot, pensant avoir mal compris puis ouvre la porte de ma chambre. Il n'y a pas une seule trace de lui. Pareil dans les autres pièces de l'appartement. Il est vraiment parti ? Juste... comme ça ? J'allume la télévision. L'info du jour : Hawks a été rajeuni pendant deux semaines, mais il va mieux. C'est du rapide. Je suppose que je peux retourner travailler. J'enfile mon costume et sors. Ça fait du bien... Je marche tranquillement. Une fois dans l'agence, je voit Misaki, qui me salut joyeusement :

« - Contente de te revoir !

- La même ! Dis moi, je dois faire quoi ? Papier ou surveillance ?

- T'es de patrouille. Pour ce qui est de ton travail administratif, tout le monde a fait un peu. Donc t'inquiète pas, t'es à jour. »

Un sourire se dessine sur mon visage. Il faudra que je les remercie. Je sors et respire l'air frais. Une légère brise fait voler mes cheveux. Je ferme un instant les yeux, profitant de la sensation des rayons du soleil sur ma peau. Ça m'avait manquer. Un héro me fait signe. Je salut mon collègue et le rejoins :

« - Salut Tatsumi ! Comment ça va ?

- Bien et toi ? Ça faisait un moment qu'on t'avait pas vu ! C'est cool de voir que tu reprends du service !

- Eh ! À qui le dis-tu ! J'en pouvais plus de rester dans mon appart ! »

Il hoche la tête, compréhensif, puis hausse les épaules :

« - Si il était venu chez moi, ça aurait été plus facile. »

C'est vrai. C'était lui qui aurait dû accueillir Hawks chez lui. Tatsumi sourit, ajoutant :

« - Après, je comprends. Ça doit être plus rassurant d'être avec quelqu'un qu'on connaît de longue date, dans de telles circonstances. »

Je fais la moue, peu convaincue :

« - On se connaît pas depuis si longtemps que ça.

- Vous êtes très proches quand même.

- Mouais. »

On termine ensemble notre patrouille. Je l'interpelle, avant qu'il ne parte :

« - Attends ! Je pensais vous offrir à tous un p'tit repas au resto. T'es dispo ?

- Ouais ! Carrément ! »

On discute, avec Misaki, du meilleur endroit pour manger tous ensemble :

« - Il y a un stand qui vient d'ouvrir, près de la gare, propose mon amie

- Sinon, y a un petit restaurant grill pas très loin d'ici, annonce Tatsumi, Il est bien noté sur internet et on sera au chaud.

- Oh oui ! S'exclame Misa, C'est une bonne idée ! En plus, ça fait super longtemps que je suis pas allée à un resto grill ! »

Je hoche la tête et jette un œil au tarif, plus que raisonnable. J'envoie alors un message sur le groupe de l'agence, annonçant que je les invite à manger. La quasi totalité répond présent. On part tous ensemble en direction du restaurant. Une fois installé, on commande à boire, ainsi qu'à manger. L'ambiance est cool, on rit beaucoup, et les verres s'enchaînent à bon rythme. Soudain, l'un de nos collègue demande à Hawks, qui aussi venu :

« - Vous avez gardé vos souvenirs de la période durant laquelle vous êtes redevenu enfant ? »

Le héro se contente de hocher la tête, buvant tranquillement. Quelqu'un ajoute :

« - Alors vous vous souvenez de quand vous avez mis un vent à Tatsumi ? »

Tous rit, même le principal concerné. Il se fait pas mal vanner là dessus. C'est devenu la blague récurrente. Le pauvre... Je lui lance un petit sourire désolé. Mais il se contente de me sourire en retour. On commence à plaisanter, jusqu'à ce que je remarque que Hawks me fixe du regard. Je fronce les sourcils et lui fais un signe de tête pour lui demander ce qu'il a. En seul réponse, il détourne la tête. Qu'est ce qu'il a encore ? Il a gardé ses manières de gamin ? Il est pas possible... Une fois le repas terminé, on se sépare en petit groupe pour rentrer chez nous. Tatsumi se propose de me raccompagner. Je refuse, au départ, mais il insiste tellement que je ne peux qu'accepter. Sur le chemin, il me demande :

« - C'est quoi, ta relation avec Hawks ?

- Hum ? C'est un ami. Pourquoi cette question, soudainement ?

- Tu devrais plus prendre en compte ses sentiments.

- De quoi tu parles ?

- Tu vas finir par le blesser.

- Tatsumi, tu peux m'expliquer clairement où tu veux en venir ?

- Tu l'aimes ? »

Je manque de trébucher et le fusille du regard :

« - Putain mais qu'est-ce qu'il te prend, à balancer des trucs comme ça ? »

Il ne répond pas, hausse les épaules et sourit bêtement. Puis il s'approche de moi et me murmure à l'oreille :

« - C'est tout ce que je peux faire pour vous aider. »

Il dépose un bisou sur ma joue puis annonce, rayonnant :

« - Je vous laisse vous débrouiller, maintenant ! Bonne chance pour la suite ! »

Il tourne les talons et part, tandis que les bruissements des ailes d'un oiseau se font entendre dans le silence de la nuit.

***

On suit gentiment un héro, qui est notre maître de stage. Mon alter n'est pas encore vraiment au point pour ce genre de patrouille en ville, mais je vais m'en sortir. Hana, elle, a un alter incroyable. Elle peut échanger sa position avec celle de quelqu'un d'autre, tant qu'elle peut le voir. Son costume est donc composé d'un ensemble moulant entouré de plaque en fer qui, lorsqu'elle appuie sur un bouton, se referme autour d'elle. Elle échange ensuite sa position avec celle de son adversaire. Il se retrouve alors enfermé, ne pouvant plus bouger. Comparé à mon alter, le sien est vraiment efficace, et parfaitement maîtriser. J'ai hâte de la voir en action. On se retrouve finalement face à un vilain. Mais tout ne se passe pas comme prévu. Tandis que Hana se charge d'évacuer les civils, je me prépare au combat. Mais il est trop loin... Je n'ai pas une portée suffisante pour l'ensevelir. Il va falloir que je me rapproche. Je fonce vers lui. Mais il m'a vu. Il tire, son arme pointée vers moi. Mon souffle se coupe, je vois la scène au ralenti. Quelqu'un cri mon nom. Hana... Oh non ! Non ! Elle échange nos places tandis que je lui hurle de ne pas le faire. La balle la touche en plein cœur. Je ne peux même pas aller la rejoindre, elle m'a enfermé dans les liens de son costume. Je suis par terre, n'osant pas regarder son corps sans vie. Et la scène repasse en boucle dans ma tête, je revois sans cesse la balle transpercer son corps.

How you remind me - Hawks x readerWhere stories live. Discover now