Chapitre 3

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1 semaine plus tard

Mes nuits ont toutes été plus agitées les unes que les autres. Les cauchemars sont de plus en plus durs à gérer avec le manque de sommeil. Je suis sur les nerfs constamment. Soit je suis en colère et révoltée contre la terre entière, soit je suis terriblement triste et abattue.

Mais, enfin, ce matin, j'ai l'aval du Général pour sortir ! N'ayant plus d'appartement à New York puisque j'étais locataire, je vais rester vivre sur la base avec mes parents quelque temps. Cette idée ne m'enchante pas particulièrement après autant de temps d'indépendance, mais elle reste ma solution la plus simple et actuellement je ne me vois être nulle part ailleurs qu'avec eux.

- Prête ma puce ? me demande ma mère enjouée.

- Oui, j'ai juste à récupérer deux trois trucs dans la salle de bain...

En passant devant le miroir pour récupérer ma brosse à dents, j'observe ces traits avec lesquels je ne me suis pas encore familiarisée. Mon visage est plus marqué par le temps qu'auparavant, mes cheveux sont bien plus longs, mes yeux cernés, et j'ai cette petite cicatrice à côté de mon oeil gauche, qui me rappelle chaque jour, les quatre années qui sont passées...

- Tu vas t'y faire ma puce, tu es encore plus belle comme ça ! Tu es une femme resplendissante et forte.

Ma mère a toujours su me rassurer, elle passe son pouce sur ma cicatrice comme si par ce geste, elle la faisait disparaitre, c'est un ange.

A ce que tout le monde dit, je suis sa copie conforme. Elle est rousse, les cheveux bouclés, fine et élancée. Ses magnifiques yeux verts sont sublimés par ses tâches de rousseur. Un air rebelle dans les yeux, elle a toujours été une femme libre et très indépendante. Mon père dit toujours qu'il ne l'a pas « séduite » mais qu'il l'a « apprivoisée ». Il finit toujours par se vanter fièrement « Tu sais beaucoup d'hommes ont essayé de l'approcher mais le seul, LE SEUL qui y soit parvenu c'est moi » d'un air sûr de lui. C'est vrai que ma mère a cette fougue qui fait tout aussi peur qu'elle n'attire. Toutes les deux, face à ce miroir, il est vrai que la ressemblance est flagrante même troublante.

- Tu as eu des nouvelles de Matthew ? je demande à ma mère en quittant la salle de bain.

- Oui... sa mission a été prolongée, il va devoir rester là-bas plus longtemps que prévu mais ne t'inquiète pas tout va bien, me répond-elle rapidement. Aller ! Viens, une surprise t'attend à la maison ! s'exclame-t-elle ensuite pour changer de sujet.

- Oh Dona Barnet que me préparez-vous !
J'adore la taquiner en l'appelant par son prénom et elle, elle déteste ça. Enfin je crois qu'elle adore et qu'elle fait semblant de détester.

Elle lève les yeux au ciel et quelques minutes plus tard, après avoir signé mes papiers de sortie, me voilà devant la maison qui a bercé mon enfance. Une longue allée mène à un magnifique porche, derrière lequel se trouve cette maison, grande, blanche, sur deux étages.

Typiquement américaine, elle arbore en plein milieu de son jardin, les drapeaux du Canada et du régiment.
Je traverse l'allée puis arrive sous le porche face à cette double porte que j'ai poussé si souvent. Mais cette fois lorsque je la pousse...

- SURPRISE !! s'exclament plusieurs voix à l'unisson.

Le jour étant tombé, je ne discerne pas de qui il s'agit dans un premier temps. Puis la lumière s'allume et c'est à cet instant, que je les vois. Chiara et Haley en premier plan, puis Molly et une petite fille qui me semble être Amy au second plan, accompagnées de toute ma famille.
Sur le mur du fond une banderole est accrochée, il y est marqué « Bienvenue à la maison S » ce qui me fait sourire instantanément. Il y a des ballons partout.

Au nom de nos souvenirsWhere stories live. Discover now