40. Secret

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« You don't own me - Saygrace»



Ivy – Présent :

Alors que le dernier mot de son coffre-fort sort de sa bouche, je réalise que j'ai arrêté de respirer tout le long de sa longue et pénible histoire.

- Je t'en prie ne pleure pas pour moi Ivy, tu sais à quel point je déteste quand tu pleures. Prononce-t-il la voix encore tremblante retenant sûrement des milliards de larmes de douleurs.

J'efface d'une main mes yeux humides à la suite de ses paroles.

Je pensais que mon Eiji était devenu méchant, affreux, mais je m'étais trompée sur toute la ligne. Il était juste malheureux, rongé par des regrets. Le vilain d'une histoire ne le devient pas pour rien, c'est son cas. Je comprends mieux cet homme maintenant que je ressens sa peine.

- Tu n'y es pour rien Eiji. Tu n'es pas responsable...

- Je le suis, j'aurais dû tenir, j'aurais dû réagir avant que tout ne dérape. Me coupe-t-il.

- Tu n'étais qu'un enfant, le seul meurtrier dans l'histoire c'est lui. Matthew Miller est le seul meurtrier.

Plus je rentre dans le monde d'Eiji, plus je réalise que je n'étais pas seule sous l'emprise atroce de mon paternel, je déteste tellement ma famille, ils ne font que détruire tout ce qu'il touche.

Mais au fond de toi Ivy... Tu aurais tellement aimé qu'ils ne soient pas comme ça ? Toi aussi, tu donnerais tout pour les changer ?

Je comprends à cet instant que ce n'est pas car je suis de la famille Miller qu'il me hait, mais car je n'étais pas là. Pas présente pour lui, pour l'aider. Je ne sais plus quoi dire, les seules phrases que j'ai en tête sont formulées avec des « si », seulement avec des « si » on pourrait refaire un monde meilleur, alors je me tais et m'avance vers lui. Maintenant je suis là, maintenant je peux l'aider.

- Ivy... Souffle-t-il une fois que je suis assise sur ses genoux, que son visage est en coupe dans mes mains. Pourtant son regard m'évite.

- Ne me fuis pas, je t'en prie, regarde-moi Eiji. Il finit par céder et planter ses yeux émeraude dans les miens, ils sont noyés de chagrin. Mon cœur, il vibre de sa douleur.

Sa peau est douce, légèrement vêtue d'un duvet presque invisible. Ses traits sont durs pourtant ne dégagent que de la tendresse. Je lâche une de mes mains pour venir dessiner le contour de ses lèvres fines et rosées. Je m'accroche à ses iris qui me sondent avec intensité. Lui comme moi, savons que nos cœurs battent mieux à l'unisson alors je veux qu'il trouve un instant de sérénité dans ce moment pure et léger. Je veux enlever la torture de ses yeux, je prends un air plus provoquant et amusé. Oublions un instant qui nous sommes et d'où nous venons.

- Tu ne me repousses pas pour un homme qui sait que nous sommes un pécher pour ce monde. Tenté-je pour faire disparaitre cette tristesse.

- Comment résister à un pécher aussi exceptionnelle. Chuchote-t-il doucereusement à mon oreille, des frissons naissent sur la fine peau de mon cou.

Mes joues se mettent à picoter, à mon tour de fuir son regard au risque qu'il ne lise l'effet que ses mots ont sur moi. Décider à ne pas lui céder maintenant, je reprends rapidement mes esprits.

- Tu sais... Je suis peut-être une mauvaise menteuse mais toi non. Je marque une pause et fixe ses pupilles impatiente de savoir la suite de ma phrase. Seulement, j'adore déchiffrer tes secrets et il s'avère que le tiens est de te mentir à toi-même.

Masked ManOù les histoires vivent. Découvrez maintenant