Chapitre 41 : Marque française

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Nouvelle année. Plus qu'un mois. Un seul mois auprès des miens. 

Assise dans mon jet privé direction la France, j'observe mes filles jouer aux cartes avec leur père. Elles essayent de lui apprendre un nouveau jeu, mais les règles ont l'air beaucoup trop compliquées pour lui. Mon rire explose quand Harry tourne son doux visage grimaçant vers moi, me signifiant qu'il ne comprend rien et de lui venir en aide. Je me redresse donc et l'aide à saisir ses nouvelles règles. 

Je dois m'occuper de la marque Gaultier avant mon départ. Chitose m'a appelé quelques jours plus tôt pour me demander de lui venir en aide. Harry a été réticent, mais j'ai promis à Jean-Paul que je collaborerais avec elle pour poursuivre la réputation de sa marque. Je peux m'occuper de ça avant mon départ. Une collection pour chacune de mes marques est prête, qui pourra sortir à la suite de mon départ. Tout est prêt. Un dossier avec un remplaçant à mon poste est caché dans mon nouveau bureau à Glasgow. Je ne veux pas dire à Harry, Danielle et Maurine que j'ai trouvé mon remplaçant. Il est au courant que c'est lui que j'ai choisi, mais il doit attendre que l'un d'eux le contacte. Je n'ai pas la force de l'avouer à mes proches. 

Dès notre arrivée en France, dès que mon pied touche le sol français, mon pays, je ferme les yeux pour savourer cet air qui n'est pourtant pas si différent de celui d'Angleterre. Je me dis simplement, par la pensée, que c'est sans doute la dernière fois que je verrais la France. 

Quand nous montons dans un taxi et que le chauffeur nous salue de son accent français, mon sourire n'est que plus agrandi. Ce sentiment, d'être chez soi me manquait. Je vais pouvoir passer du temps avec ma famille, je sais que j'en ai besoin. 

Une fois entrés dans notre maison aux abords de Paris, nous posons nos valises. Nous sommes venus ici pour plusieurs jours. Je ne sais pas vraiment quand nous rentrerons à Glasgow, et j'avoue ne pas être pressé d'y retourner. 

Ici, reprendre du travail, m'occuper l'esprit, me permet de penser à autre chose qu'à mon temps compté. 

J'ai besoin de vivre mes dernières semaines normalement, à faire ce que j'aime. 

*****

J'entre dans les locaux de Jean-Paul où Chitose est censé m'attendre. Je m'approche doucement de la secrétaire, mon sac contenant mes ustensiles de dessin. La voyant occupée, je patiente pendant quelques minutes sous les regards interloqués des autres personnes du hall. 

Pendant cette attente, je prends une seconde pour observer ce hall que je n'ai pas vu depuis si longtemps. Je suis déjà venu voir Jean-Paul à plusieurs reprises ici pour des conseils, des visites de courtoisie. Mais je n'avais jamais remarqué, ou simplement fait attention, à quel point ce hall était attrayant. Un énorme lustre de verre trône au milieu du plafond, nous surplombant. Le sol est inscrit du logo de la marque, Jean-Paul Gaultier en grosses lettres. Plusieurs sièges sont installés dans un coin du hall pour permettre aux gens de patienter. Beaucoup de circulation est présente dans cette immense pièce. Plusieurs hommes en costumes 3 pièces marchent rapidement vers les ascenseurs, des porte-documents dans les mains, visiblement très pressés d'aller travailler. Des femmes, habillées de différentes tenues, des robes, des tailleurs, de simples jeans avec des blazers rendent un paysage coloré à la pièce. Leurs cheveux forment tous des chignons stricts, comme si elles s'étaient toutes mises d'accord pour avoir la même coiffure. Peut-être une règle qu'a imposé Jean-Paul ou Chitose. 

Tout le contraire de moi, qui porte une longue robe noire, avec des collants qui me protègent les jambes du froid hivernal. Des escarpins noirs, également, allongent mes jambes, me laissant paraître plus grande que je ne le suis. Mon manteau sombre maintient au chaud mon bébé dans mon ventre et moi. Aucune couleur, que ce soit sur moi ou dans ma vie en général. 

Forever Love - Tome 4 [h.s]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant