45| On ne fuis pas son sang.

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Damon

Le silence lourd enveloppait la pièce depuis de longues minutes. Chacun de nous, cherchait un moyen de sortir d'ici tandis que d'autres, restent silencieux attendant qu'on vienne nous chercher. Le silence de mort est interrompu par le grincement de la porte qui se trouve au-dessus de nous. Mes yeux se sont habitués à l'obscurité maintenant mais, lorsque la seule ampoule au-dessus de nos têtes se rallume, je cligne des yeux sous l'éclat soudain. Autour de moi, les autres se redressent péniblement, nos mouvements entravés par la douleur et la fatigue. Nos corps sont marqués par les heures de torture endurées. Nos vêtements sont déchirés, notre peau marquée, mais personne ne montre le mal qui nous ronge.

Le bruit des pas résonne dans le couloir menant à nous. Je serre les dents, me préparant à affronter les frères White. George, Charles et Henri apparaissent, leurs expressions transmettent une satisfaction malsaine. Leurs yeux brillent comme des enfants devant leur jeu préféré.

Dans un autre contexte, j'aurais pu les traiter de malades mais je comprends trop bien ce sentiment de satisfaction qu'ils éprouvent. C'est exactement celle que je ressens lorsque j'ai le destin de mon ennemi entre les mains. Je dois avouer que c'est moins drôle de se retrouver de ce côté-là mais chaque battement de mon cœur est un rappel de ma rage et de la haine que je leur porte.

Charles est blessé. Son visage est tuméfié et il est recouvert d'égratignures. Je me demande bien ce qu'il a pu se faire. George prend la parole, sa voix résonnant dans le sous-sol. Il parle avec mépris, se moquant de notre état.

— Bonsoir messieurs ! J'espère que la décoration est à votre goût.

À ses côtés, Henri rit alors que Charles reste silencieux, ses yeux nous scrutant, ne manquant aucun détail de notre état, misérable. Je me redresse autant que mes blessures me le permettent, soutenu par les chaînes qui m'emprisonnent.

— Vous êtes venu chercher Louis ? craché-je le nom de mon frère Brutus.

Ce dernier ne relève même pas la tête. Je sais à quel point il déteste ce prénom.

— Il est parmi les siens, pas avec des espèces d'enfoirés dans votre genre.

La colère qui déforme leur trait est presque hilarante. Ils réalisent une nouvelle fois que Brutus, leur propre sang pur, s'est définitivement retourné contre eux, choisissant sa nouvelle famille.

— Louis ? Ce traître ? Il a renié son sang pur pour être avec des moins que rien ! (La voix de Henri White est rauque, trahissant une haine profonde.) Il a choisi de s'abaisser et de se mêler à la race maudite. Il n'est plus rien pour nous, juste un lâche, un déshonneur à notre nom.

Brutus ne relève toujours pas la tête, regardant par terre mais tous ses muscles sont crispés, signe de sa rage.

— La race maudite ? rit Rider. Tout ce qui n'est pas blanc est maudit pour vous, c'est ça ?

Les Whites se tournent vers le président des Devil's Disciples. George s'approche de lui, un sourire sur le visage.

— Exactement. La race suprême est et sera toujours la race blanche. La seule erreur de Dieu a été de placer sur terre les autres.

Ses propos sont à vomir. Cole continue de sourire en secouant la tête.

— Ça compte aussi pour la nourriture ? demanda subitement Jax. Je veux dire, vous ne mangez pas de plats mexicains ou chinois ?

L'ensemble des Bikers se mettent à rire. Je savais que les Devil's Disciples étaient connus pour plaisanter au mauvais moment mais je dois avouer qu'il n'y a rien de mieux que de se moquer d'un homme comme George et de ses propos qu'en faisant de l'humour parce que tout le monde sait que ça finira par le mettre en rogne.

The Devil's Disciples : Elisabeth #3Où les histoires vivent. Découvrez maintenant