60| Ma famille dans mes bras

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Damon

AVRIL

Appuyé contre l'encadrement de la porte de notre chambre, je laisse mon regard s'attarder sur la scène paisible qui se déroule devant moi : mon démon et mon ange, profondément endormis dans les bras l'une de l'autre. Le calme de cette scène contraste avec les épreuves de ces derniers mois, qui nous ont testé de toutes les manières possibles.

Il y a quelques semaines maintenant, Eli a terminé sa dernière séance de chimiothérapie. Ces quatre derniers mois ont semblé une éternité, chaque jour apportant son lot de défis et d'incertitudes mais l'amour qui règne dans cette maison a été notre seule lumière au bout du tunnel.

La maladie dont souffrait Rania n'est plus qu'un lointain souvenir. Quand j'ai appris qu'elle avait besoin d'un donneur, j'ai fait les tests et, heureusement, j'ai découvert que j'étais compatible. Aujourd'hui, la cicatrice que nous partageons est bien plus qu'une marque physique ; elle est le symbole de notre lien éternel.

À la sortie de l'hôpital, elle n'arrêtait pas de dire qu'elle voudrait avoir un tatouage autour de sa cicatrice pour la rendre « plus jolie ». Ça a été un soulagement pour nous tous, de savoir que sa vie n'était plus en danger. De l'autre côté, Eli commençait tout juste sa chimiothérapie et la veille de son premier jour, elle m'a fait une demande qui nous a encore plus rapprochés.

— Si tu ne veux pas dormir là-bas, tu demandes à mamie Rebecca de m'appeler et je viendrai te chercher à la seconde, d'accord ?

J'embrasse le front de Rania alors qu'elle soupire lourdement.

— Oui, je t'appellerai. Mais je pensais que Rebecca n'aimait pas qu'on l'appelait Mamie.

Je lui fais un clin d'œil.

— Appelle-la Mamie et ensuite pars vite dans l'autre pièce et regarde comment elle va exploser sur ton grand-père Rider.

Rania et moi nous nous mettons à rire, sachant exactement que Rebecca déteste lorsque l'un de ses petits-enfants lui rappelle son titre de grand-mère.

— Arrêtez tous les deux ! s'exclame Eli en descendant les marches.

— C'est lui ! réplique Rania en me pointant du doigt.

— Rapporteuse !

Elle ouvre la bouche en grand, faisant mine d'être sous le choc par mon accusation alors qu'Eli glousse en s'approchant de nous.

— Junior ne devrait plus tarder maintenant. Va chercher ton sac en haut, lui demande Eli.

Sans se faire prier, elle grimpe les escaliers aussi vite que possible, chantonnant. J'attire Eli dans mes bras au moment où Rania entre dans la chambre. La maison n'étant pas assez grande, elle dort avec nous pour le moment, mais les travaux pour agrandir notre bâtisse sont prévus pour la semaine prochaine. Tout le monde va venir me donner un coup de main pour agrandir la maison et offrir une chambre à Rania.

Et puis de toute façon, depuis notre retour, Rania fait des cauchemars de temps à autre, alors ça la rassure de nous savoir avec elle.

— Il faut que tu arrêtes d'énerver ma mère à travers Rania.

Je me penche et embrasse le creux de son cou, la faisant glousser.

— Jamais. J'ai trouvé un moyen de la rendre folle sans avoir de répercussions. Crois-moi bien, je vais me gêner.

Elle glousse de nouveau et tente de me repousser, mais je serre plus fort mes bras autour d'elle. Au même moment, le grondement d'une moto Harley se fait entendre. Je relâche doucement Eli et ouvre la porte, tombant sur Junior Jones, descendant de sa bécane, retirant ses gants tout en nous saluant.

The Devil's Disciples : Elisabeth #3Où les histoires vivent. Découvrez maintenant