Chapitre 15

17 4 0
                                    

Gwenaël

Après le petit-déjeuner de ce matin avec Vilem, je me sens d'attaque pour la journée. Surtout avec la possibilité de le revoir ce soir. Mais avant cela, je devrai d'abord survivre le travail, le déjeuner prévu avec Evan, ainsi qu'une éventuelle confrontation avec Anne.

Je ne sais pas ce qui ne va pas avec Anne en ce moment, elle est de plus en plus désagréable et s'énerve de plus en plus rapidement. Ça dure depuis l'accident de Luis. Enfin, ça a empiré depuis l'accident, mais elle était déjà comme ça depuis un moment. Je ne sais plus du tout comment communiquer avec elle alors que j'étais prêt à le faire il n'y pas si longtemps que ça.

Pour le moment, je me concentre sur mon travail. Enfin. J'essaye. Car avec une famille comme la mienne, on n'est jamais tranquille bien longtemps.

- Ça va ?

- Oui, ça va.

- Gwen.

- Maman.

On se regarde un long moment, aucun de nous deux n'est prêt à baisser ou détourner le regard. Je suis aussi têtu que ma mère, et ce n'est pas la première fois qu'on se fait un combat des regards.

- Tu n'as rien dit depuis ce matin, fait-elle remarquer.

- Ce n'est pas inhabituel.

- Gwen, tout s'est bien passé avec Vilem au moins ?

- Oui maman, tout s'est bien passé. Mais je n'ai pas forcément envie d'en parler tout de suite.

Ma mère hoche la tête, pose sa main sur mon épaule brièvement et me laisse tranquille. J'aurai aimé un câlin, un mot rassurant, mais je suis habitué à ce genre de comportement. Ils n'estiment que je n'ai pas besoin de ce genre d'affection parce que je ne l'ai jamais demandé. Mais je n'ai pas besoin de le demander, normalement.

Je continue de m'occuper des chevaux et juments en silence, parfois avec l'aide de certaines personnes mais sans plus. Anne ne s'approche même pas à deux mètres de moi et ma mère me sourit quand nos regards se croisent, et c'est ainsi jusqu'à la pause déjeuner.

Et ce n'est qu'à ce moment que je me rappelle que je suis censé parler avec Evan et peut-être même devoir manger avec lui. Je ne sais pas trop ce qu'il veut me dire en face à face qu'il ne peut pas me dire par message, mais on verra bien.

C'est moi aussi qui lui ai proposé de discuter durant la pause déjeuner, comme ça on n'empiète pas sur les plannings de l'autre et il n'y aura pas une répétition de la merde d'avant. Quand il s'était permis de m'engueuler en quelque sorte parce que je ne bossais pas assez d'après lui. Ça m'a vraiment blessé ce qu'il m'a dit, et le fait de savoir que beaucoup d'autres employés pensaient la même chose m'a un peu plus brisé le coeur et l'esprit, mais il y a certains qui se sont calmé depuis le discours de mon père dont je ne sais toujours rien.

Il ne m'a rien dit du moment où j'ai refusé d'être présent ce jour-là, et je lui en suis reconnaissant pour cela. Je ne veux pas trop savoir ce qui a pu se dire sur moi.

- Hey, Gwen.

C'est Evan qui me sort de mes pensées morbides – qui auraient sûrement empiré sans son interruption.

- Salut. Tu prends ta pause déj' ?

- Oui, il est midi.

- Ah merde j'ai pas vu l'heure passer, tu manges dehors ?

- Oui, vu qu'il fait un peu beau là, tu as de quoi manger ?

- Je vais prendre un truc vite fait je te rejoins à l'une des tables extérieures.

You've reached the end of published parts.

⏰ Last updated: Dec 23, 2023 ⏰

Add this story to your Library to get notified about new parts!

Rosadie ; plus qu'une histoire de famillesWhere stories live. Discover now