𝗖𝗛𝗔𝗣𝗜𝗧𝗥𝗘 𝟭 | 𝖪𝖨𝖬𝖡𝖤𝖱𝖫𝖤𝖸

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𝖪 𝖨 𝖬 𝖡 𝖤 𝖱 𝖫 𝖤 𝖸

—𝘕𝘦 𝘫𝘢𝘮𝘢𝘪𝘴 𝘫𝘶𝘨𝘦𝘳 𝘶𝘯 𝘭𝘪𝘷𝘳𝘦 𝘢̀ 𝘴𝘢 𝘤𝘰𝘶𝘷𝘦𝘳𝘵𝘶𝘳𝘦—

Mi-octobre 2020

Je plie mes vêtements, les rangeant directement dans mes valises. Je répète ces gestes encore et encore tout en pleurant en silence. Ma deuxième valise est presque remplie à ras bord et il me reste tellement de choses à prendre...

Ils ne m'ont pas permis de dire au revoir à mes amis, ce qui inclut Aleksandra. Ils ne m'ont même pas autorisé à sortir de la maison depuis deux jours. Et quand je pourrai enfin sortir c'est pour monter dans un la voiture d'un chauffeur que mes parents ont payé pour faire la route jusqu'à ce maudit village.

Je pourrais m'enfuir.

Mais est-ce que cela va vraiment servir à quelque chose ? Ma mère sera tellement alarmée par ma "fugue" qu'elle engagera un détective privé pour me retrouver. Et je recevrai un pire châtiment que ce qui m'attend en Écosse.

Je dépose mes derniers collants doublés et m'essuie le visage trempé par mes larmes. Je tombe à genoux et ferme le plus fort possible mes yeux larmoyants. Mes ongles s'enfoncent dans mes paumes (qui sont déjà parsemées de croûtes à la forme de mes longs ongles) déchirant la fine peau de cette partie du corps et je saigne, faisant baigner mes doigts dans le liquide rouge.

Je prends de grandes inspirations pour essayer de me calmer, car il faut absolument que je termine d'emballer mes affaires avant que mes parents viennent me chercher. J'ouvre grand les yeux et secoue la tête. Je retire mes ongles de l'intérieur de mes mains et regarde ce que je me suis fait.

Du mal...

J'attrape un vieux vêtement qui traîne par terre et me nettoie vite fait le sang frais qui stagne dans mes mains. Je jette mon pull souillé dans un coin de ma chambre et glisse mon bras sous mon grand lit. Du bout des doigts, j'arrive à toucher la boîte à chaussures que je cache là depuis des années. Je la tire vers moi et l'ouvre avec précipitation.

Entre les tickets — des épiceries dans lesquelles j'achetais mon alcool et mes clopes — et les vieux trucs qui datent de mon enfance qui me sont chers, je trouve les photos. Ces fameuses photos que moi et Aleksandra avions faites dans un photomaton un soir alors qu'on était totalement défoncé. Un triste sourire se glisse sur mes lèvres.

Je suis désolé Alek...

Le son de pas s'approchant de ma chambre me fait paniquer et je mets la boîte à chaussures dans ma dernière valise presque complète. Je dépose des habits pliés dessus pour éviter qu'on puisse la voir et ma porte de chambre s'ouvre brusquement.

— Je croyais que tu avais compris ce que ton père avait dit, la voix sèche de ma mère entre dans mes oreilles et je déglutis. Tes bagages devraient être prêts !

Je me retourne pour regarder ma mère. Ses yeux se posent sur moi et j'arrive à voir que son expression dure et autoritaire change quelques secondes par de la peine. Elle a sûrement vu mes yeux rougis par mes pleurs. Elle a dû se dire : oh ma pauvre chérie. Mais elle s'est vite rappelée ce que j'ai fait.

— J'ai bientôt terminé. Et à ce que je sache, le taxi n'est toujours pas arrivé !

Ma mère monte les yeux au ciel et ferme ma porte. Je parcours ma chambre du regard. Il y a plus grand-chose, j'ai réussi à tout caser dans mes deux énormes valises. Il reste quelques vêtements ici et là que je vais ranger dans mes commodes et tout le bordel qu'il y avait sur le sol et mis en tas derrière les portes de mon placard.

L'EXPLOSION DE NOS CŒURS Tahanan ng mga kuwento. Tumuklas ngayon