𝗖𝗛𝗔𝗣𝗜𝗧𝗥𝗘 𝟮 | 𝖪𝖨𝖬𝖡𝖤𝖱𝖫𝖤𝖸

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𝖪 𝖨 𝖬 𝖡 𝖤 𝖱 𝖫 𝖤 𝖸

—𝘐𝘭 𝘯𝘦 𝘧𝘢𝘶𝘵 𝘱𝘢𝘴 𝘴𝘦 𝘧𝘪𝘦𝘳 𝘢𝘶𝘹 𝘢𝘱𝘱𝘢𝘳𝘦𝘯𝘤𝘦𝘴—


Mi-octobre 2020

Quelque chose m'extirpe de mon sommeil. Une chose qui se frotte contre ma tête, une chose extrêmement douce. Je lâche un gémissement en sortant ma tête de mes bras. J'ouvre lentement les yeux et un miaulement retentit à côté de moi sur la table. Je tourne mon visage sur ma droite et vois le chat noir d'hier soir.

Il me regarde avec ses yeux vert crocodile et me miaule encore une fois au visage. Je tends mon bras pour le caresser, mais il a un mouvement de recul à l'approche de ma main. Je stoppe mon geste et repose mon bras sur la table sur laquelle traîne le dossier que ma mère m'a gentiment donné pour expliquer l'enfer où je vais vivre pendant des mois.

Je m'étire sur la chaise, ce qui fait craquer ma nuque et mon dos douleur — dû à la position que j'ai gardée pendant des heures. Je passe ma main dans le bas de celui-ci et me masse légèrement l'endroit qui me fait souffrir.

Un nouveau miaulement arrive à mes oreilles. Le chat ronronne quand je le regarde et miaule à nouveau.

— Tu dois avoir faim toi.

Quand je dis ces mots, mon ventre lâche un long bruit. Je n'ai rien mangé hier. J'imagine qu'il n'y a rien à manger dans ce vieux manoir poussiéreux. J'attrape mon sac posé sur le sol et le mets sur la table devant moi. Je fouille dedans et cher si je n'ai pas de quoi grignoter à l'intérieur. Le chat s'agite autour de moi quand il entend un bruit de papier plastique. Je retire le petit paquet de biscuits de mon sac et regarde les vieux restes de biscuits écrasés à travers le papier plastique.

— Ce sont des vieux biscuits aux beurres. Je ne pense pas que tu vas aimer ça le chat, dis-je en ouvrant le paquet.

Je pioche des miettes et les mets dans ma bouche. Je mâche les bouts de biscuits et regarde avec déprime le chat noir qui veut absolument goûter aux biscuits. Je décide de lui faire un petit tas devant lui et termine le paquet en faisant glisser les petits bouts dans ma bouche. Je froisse le plastique et le mets dans mon sac. Le chat renifle les miettes et recule en me regardant.

— Je te l'avais dit.

Je me lève et me secoue les mains. La luminosité présente dans la pièce me fait dire qu'il est plus de neuf heures du matin. Sans mon téléphone et le manque d'horloge dans les parages, j'ignore totalement l'heure exacte. Un gros bruit sourd me fait sursauter. Je me retourne, la main sur le cœur et regarde avec de grands yeux le chat qui vient de sauter sur le sol à mes pieds.

Il n'a aucune délicatesse.

Je décide de visiter une deuxième fois le manoir à la lumière du jour pour mieux imprimer le lieu dans lequel je vais vivre.

Il n'y a aucune trace de modernité dans cette maison, il n'y a que des objets datant du siècle dernier. Je m'attends — qu'à chaque bout de couloir — à voir un fantôme surgissant d'un mur pour venir me pétrifier de peur. Ou bien qu'il ait un monstre caché sous le toit, attendant la bonne opportunité pour venir me dévorer.

Si quelqu'un me dit que ce vieux manoir est hanté, je le croirais sur parole.

Ce que je retiens durant toute cette expédition, c'est que je vais avoir du ménage à faire pour des semaines. Je ne sais depuis quand cette habitation est à "l'abandon", mais il y a une couche épaisse de poussière sur le sol et les meubles ensevelis par des draps.

L'EXPLOSION DE NOS CŒURS Onde as histórias ganham vida. Descobre agora