𝗖𝗛𝗔𝗣𝗜𝗧𝗥𝗘 𝟲 | 𝖪𝖨𝖬𝖡𝖤𝖱𝖫𝖤𝖸

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𝖪 𝖨 𝖬 𝖡 𝖤 𝖱 𝖫 𝖤 𝖸

—𝘓𝘦𝘴 𝘳𝘦̂𝘷𝘦𝘴 𝘴𝘰𝘯𝘵 𝘥𝘦𝘴 𝘵𝘰𝘪𝘭𝘦𝘴 𝘵𝘪𝘴𝘴𝘦́𝘦𝘴 𝘱𝘰𝘶𝘳 𝘺 𝘦̂𝘵𝘳𝘦 𝘢𝘷𝘦𝘶𝘨𝘭𝘦́ 𝘦𝘵 𝘭𝘦𝘴 𝘤𝘢𝘶𝘤𝘩𝘦𝘮𝘢𝘳𝘴 𝘴𝘰𝘯𝘵 𝘭𝘢 𝘥𝘶𝘳𝘦 𝘳𝘦́𝘢𝘭𝘪𝘵𝘦́—


31 octobre 2020

Les différentes lumières du plafonnier illuminent la salle de couleurs arc-en-ciel. Le monde autour de moi danse, pendant que je reste droite comme un piquet. Je déglutis en regardant mes vêtements osés et le BLACK PEARL animé.

Tout ça n'est pas normal.

Au loin, je vois Gregory faire son petit commerce. La drogue est échangée par l'argent et l'argent est changé par la drogue. C'est ainsi que va le monde. La musique, aux symphonies électroniques, résonne de plus en plus fort dans mes oreilles. Ma tête tourne, telle une toupie qui ne s'arrêtera jamais.

Mes yeux se posent sur une silhouette. Je me fraye un chemin parmi les personnes dans une totale euphorie et je m'arrête net quand je la vois. Elle est là, à quelques pas de moi. Elle danse. Elle a ses mains au-dessus de sa tête, un joint coincé entre ses doigts manucurés de noirs. Ses cheveux bruns tombent en cascade sur sa poitrine peu cachée.

Je fonce sur elle. Sous la douleur que j'exerce sur son bras par mes ongles, elle ouvre brusquement les paupières. La colère dans ses yeux est vite remplacée par la joie. Jamais de sourire.

Jamais.

— Kimberley ! crie Aleksandra en me prenant dans ses bras fins.

Mille pensées surgissent dans mon esprit, mais je les ignore et profitent de son câlin. Sous mes doigts, je sens ses côtes. Tu as encore maigri...

Tout ça ne devrait pas exister. Ce n'est qu'un rêve... pourtant j'ai l'impression de vivre dans la réalité.

— Je suis désolée Alek. Tellement, tellement désolée si tu savais, je dis près de son oreille.

Elle se sépare de moi avec de l'incompréhension sur le visage. Pour elle... pour cette Aleksandra, je ne suis jamais partie, je suis toujours dans sa vie. Mais la réalité, c'est que je suis endormie dans un lit à des centaines de kilomètres d'ici et surtout, pas dans ce monde d'illusions.

Des larmes se logent aux coins de mes yeux, puis glissent sur mes joues pour s'échouer sur le sol sale et crasseux de la boîte de nuit. Les doigts fins de ma meilleure amie essuient l'eau salée sur mon visage.

Elle ne comprend pas mes pleurs.

Je profite de cet instant pour la reprendre dans mes bras. Pour la sentir contre moi, être avec elle. Car une fois réveillé, cela ne sera qu'un lointain rêve. Je pleure à chaudes larmes dans son cou et ses mains glissent plusieurs fois dans mon dos.

— T'es ma meilleure amie Aleksandra ! La seule que je n'aie jamais eue...

***

Ce que les rêves peuvent être perfides. Ils sont, pour la plupart du monde, source de bonheur et d'émerveillement. Mais pour moi, ce ne sont que des cadeaux empoisonnés. Ils s'introduisent dans mes veines avec une dose de dopamine — cachant ainsi leur intention dévastatrice ; la souffrance. Au début, la joie se fait ressentir puis avec le temps écoulé, c'est le désespoir qui prend le dessus.

J'étais heureuse de retrouver Aleksandra dans mon rêve. Ce rêve qui m'a paru tellement réel... encore un tour tordu de Morphée. La joie était là. J'ai pu la prendre dans mes bras, lui dire désolé, mais ce n'était que des paroles muettes. Et quand tout a commencé à se disperser autour de moi, c'est le désespoir et la souffrance qui étaient présents. Alek avait disparu, me laissant dans un endroit sombre et inaccueillant, là où la réalité a pris le dessus, me procurant un mal absolu.

L'EXPLOSION DE NOS CŒURS Where stories live. Discover now