𝗖𝗛𝗔𝗣𝗜𝗧𝗥𝗘 𝟯 | 𝖶𝖠𝖸𝖭𝖤

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𝖶 𝖠 𝖸 𝖭 𝖤

—𝘙𝘦𝘥𝘰𝘶𝘵𝘦𝘳 𝘭𝘦 𝘧𝘶𝘵𝘶𝘳 𝘯'𝘦𝘴𝘵 𝘫𝘢𝘮𝘢𝘪𝘴 𝘣𝘰𝘯 𝘴𝘪𝘨𝘯𝘦—

Mi-octobre 2020

Des coups sur ma porte de chambre me font sursauter dans mon lit. Oncle Marshall, me gueule que Maxwell est devant la porte et qu'il m'attend de pied ferme. Je lui lâche des mots au hasard pour qu'il sache que je suis bel et bien réveillé. J'entends ses pas lourds s'éloigner sur le plancher grinçant.

Je soupire dans mon coussin et referme les yeux seulement quelques secondes. Je m'étire contre mon matelas et lève mon visage pour regarder l'heure sur mon réveil. Les aiguilles montrent huit heures du mat'. Putain qu'est-ce qu'il vient foutre à cette heure alors qu'on est en vacances ? Je me mets sur le dos et frotte mes yeux.

— Eh ! Wayne, tu m'entends ou t'es mort ?

Je regarde sur ma droite et aperçois la silhouette de Max derrière les volets entrouverts. Un filet de lumière atterrit sur mon visage et je lâche une insulte en me redressant.

— Ah, je savais que t'étais pas mort dans ton sommeil, plaisante mon ami derrière ma fenêtre.

— Bon grouille ! J'ai besoin de toi au garage. Y a une caisse qui en fait encore des siennes.

Max tape plusieurs fois sur les volets et finit par s'en aller. Je me lève et enfile les premiers vêtements qui me viennent sous la main. Je passe mes deux mains dans mes cheveux pour les remettre en ordre. Je me dépêche d'ouvrir mes volets et laisse un filet d'air entrer dans ma chambre pour l'aérer.

J'enfile quelques bagues qui traînent sur ma table basse et je mets mes vieilles baskets blanches devenues beiges par le temps. Je ferme ma fenêtre, prends mon trousseau de clés et me dépêche de sortir de ma chambre en prenant soin de refermer la porte derrière moi. Je marche dans le couloir étroit et atterris dans la cuisine. Mon oncle déjà habillé en tenue de travail se prépare un p'tit déj'.

— Tu veux des toastes et du bacon ? me demande-t-il, la tête baissée sur la poêle fumante.

Je glisse mes clés dans une poche avant de mon jean et vais vers la porte d'entrée.

— Non merci. Je n'ai pas très faim, rétorqué-je en ouvrant la porte. J'y vais bonne journée.

— Pas de conneries, crie mon oncle avant que je ne referme la porte.

Je marche sur le petit chemin fait de dalle et sort du jardin. Dans la rue, je regarde où Max a garé sa voiture. Un sifflement me fait tourner la tête sur ma gauche et je vois mon meilleur ami adossé contre sa vieille Land Rover couleur crème. Il porte sa cigarette à sa bouche et tire une longue taffe avant de la jeter sur le sol humide.

J'avance jusqu'à lui et ouvre la bouche, mais Maxwell parle avant moi.

— Oui, je sais, c'est pas bien de jeter son mégot sur le sol, prononce-t-il en imitant le mieux possible ma voix.

Il réajuste son bonnet sur sa tête et entre dans l'habitacle. Je secoue ma tête avec un rictus au coin de ma lèvre et contourne la voiture pour y rentrer à mon tour. Il branche son vieux mp3 sur le boîtier de la radio et la musique entre dans nos oreilles.

Le trajet jusqu'au garage se fait en silence. Je joue avec mes bagues du bout de mes doigts. Il évite de passer directement devant le bureau du shérif pour qu'on soit quitte d'avoir de soucis avec lui. Bien qu'il soit cool, il n'est pas complètement d'accord sur le fait que nous conduisons à notre guise, surtout en ville où les habitants peuvent nous voir.

L'EXPLOSION DE NOS CŒURS Kde žijí příběhy. Začni objevovat