𝗖𝗛𝗔𝗣𝗜𝗧𝗥𝗘 𝟱 | 𝖶𝖠𝖸𝖭𝖤

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𝖶 𝖠 𝖸 𝖭 𝖤

—𝘌𝘭𝘭𝘦 𝘴𝘦 𝘨𝘭𝘪𝘴𝘴𝘦 𝘥𝘢𝘯𝘴 𝘮𝘦𝘴 𝘳𝘦̂𝘷𝘦𝘴 𝘦𝘵 𝘦𝘯𝘷𝘢𝘩𝘪𝘵 𝘮𝘰𝘯 𝘦𝘴𝘱𝘳𝘪𝘵 𝘵𝘦𝘭 𝘶𝘯 𝘧𝘢𝘯𝘵𝘰̂𝘮𝘦 𝘷𝘰𝘶𝘭𝘢𝘯𝘵 𝘴'𝘢𝘱𝘱𝘳𝘰𝘱𝘳𝘪𝘦𝘳 𝘶𝘯 𝘭𝘪𝘦𝘶 𝘢𝘣𝘢𝘯𝘥𝘰𝘯𝘯𝘦́—

Mi-octobre 2020

Je me souviens encore de ce que j'ai éprouvé quand Gwendoline est entrée dans la classe accompagnée de cette fille. Mon cœur a subitement accéléré pendant que Max me chuchotait quelque chose à l'oreille et mon ventre a réussi à se tordre quand son regard perçant n'a cessé d'observer mon dos durant le cours de maths.

J'ai réussi à tenir deux ans sans jamais ressasser ce genre de sentiments et il a fallu qu'une fille débarque en ville pour que mon stupide cœur se réchauffe à sa vue ?!

Putain de sentiments à la con !

Je regarde dans le vide, remettant en cause certaines choses. Le brouhaha du réfectoire qui m'entoure me perturbe dans mes réflexions. Mes amis, comme à leur habitude, discutent de tout et un sujet en particulier revient souvent ; Kimberley Jones.

La fille de mes cauchemars.

Maxwell fait beaucoup de fixettes sur elle, et moi, je remarque le visage de Gwendoline. Cela peut paraître invisible aux yeux de certains, mais pour moi non. Bien sûr que non, car je faisais exactement la même moue avec mes lèvres quand une fille dont je commençais à tomber amoureux me parlait d'un autre.

Max est vraiment aveugle. Lui qui ne cesse de lui faire des allusions, des regards... Maintenant, il parle de la nouvelle en disant qu'elle est l'une des filles des plus canon qu'il n'ait jamais vu. Mais jamais, il ne mentionne que Gwen pas au-dessus du podium.

Ce que l'homme peut être stupide et aveugle.

Soudainement, Gwen se lève sans son plateau repas et fait le tour de la table pour venir vers moi. Elle me tire par le bras et nous sort de la salle bondée, délaissant nos amis dans l'incompréhension totale.

— Gwen attend ! m'affolé-je quand elle me lâche et commence à courir dans les couloirs.

Elle s'empresse de monter les escaliers pour aller s'enfiler dans les rayons de la bibliothèque. Je la perds de vue, seulement quelques secondes, ces quelques secondes qui suffisent à Gwen pour se cacher dans les étages de livres.

— Gwen, je murmure sous l'œil attentif du bibliothécaire.

Je marche pour arriver au fin fond de la bibliothèque, là où se trouvent les plus vieux livres et surtout où il n'y a jamais personne. Dans la pénombre, je peux voir une silhouette assise. Je m'approche doucement et finit par m'assoir à ses côtés.

Elle ne pleure pas, mais je pense pouvoir imaginer ses joues parsemer de taches de rousseurs, inondées par de petites perles salées. Je réajuste la capuche de mon sweat et m'installe contre le mur de livres.

— Je sais à quel point c'est douloureux, dis-je tout bas. Plus que tu peux l'imaginer et je suis là si tu as besoin de quoi que ce soit.

Elle pose gentiment sa tête sur mon épaule et lâche un petit gémissement.

— Pendant qu'il disait ces choses, commence-t-elle. Il n'y a que toi qui aies vu mon état, même pas lui. Lui qui n'arrête pas de tenter l'impossible pour sortir avec moi depuis que nous sommes petits.

— Max peut être un vrai con.

Je lui fais un petit baiser sur le haut de sa tête pour la réconforter, mais ce n'est pas mon fort.

L'EXPLOSION DE NOS CŒURS Où les histoires vivent. Découvrez maintenant