Chapitre 31

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La soirée avec ma belle famille du côté de ma mère s'est déroulé à merveille. Soélie a fait l'unanimité de la famille, en particulier avec mon demi-frère Léandre, âgé de 2 ans. Depuis que j'ai renoué avec mes parents, j'ai essayé de m'impliquer dans la vie de mes demi-frères et sœurs que j'avais négligé jusque-là. J'étais trop rongé par la colère de leur naissance alors que mon propre frère ne faisait plus parti de ce monde. Je ne pouvais pas m'empêcher de penser que leur naissance aller faire oublier l'existence de mon jumeau. Je pensais que leur naissance aller remplacer Akhan et cette idée m'était insupportable.

Mes parents avaient souffert de mon indifférence quand à leur nouvel enfant. Mon père qui a eu sa petite fille en premier a essayé de faire en sorte que je me rapproche de cette dernière, que je crée du lien avec elle.
Mais au lieu de faire plaisir à mon paternel, j'ai ignoré Zoé le plus souvent possible car la voir me faisait souffrir. Je sais que je lui ai fait de la peine en la rejetant pendant 7 ans. Elle cherchait mon attention et je ne lui donnais pas. J'étais trop égoïste à ne penser qu'à mon propre chagrin que je ne voyais pas que mon comportement impactait négativement la famille de mon père.

Quand ma mère m'a annoncé il y a deux ans qu'elle était enceinte d'un petit garçon cela a été la goutte d'eau qui déborde du vase. Elle allait avoir un nouveau fils, elle allait reconstruire une nouvelle vie avec un autre garçon qui n'était pas Akhan.
Elle allait peut-être perdre sa vie en mettant au monde cet enfant que je ne considérerais jamais comme mon frère. J'étais en colère qu'elle joue sa vie pour un étranger. Cet inconnu allait remplacer mon jumeau. J'ai été en froid avec ma mère depuis ce jour, jusqu'à l'accouchement qui coïncidait avec mes épreuves du bac.

Pendant que j'étais sur une chaise à disserter sur la question du bonheur dans le monde, ma mère était dans une chambre d'hôpital en train d'accoucher. Je n'arrivais pas à me concentrer sur cette fichu dissertation de philo qui était une pure farce alors que ma mère souffrait au martyr à quelques kilomètres de moi. J'étais terrifié de la perdre. Je refusais de penser au pire mais c'était plus fort que moi. Son âge était avancée, une grossesse comportait de nombreux risques dont le décès de la mère. Et je ne sais pas si j'aurais été capable de vouloir encore vivre si ma mère rejoignait le ciel. J'essayais de faire abstraction de toutes ces pensées qui m'empêchait de rédiger sur ma feuille.

Je lisais la question sans la comprendre :

« Pour vous qu'est-ce que le bonheur et comment pouvez-vous l'atteindre ? »

A une époque j'aurais été inspiré par ma relation avec Thaïs, mais depuis son départ j'étais plongé dans l'obscurité. Notre motif de rupture était de se concentrer sur nos études respectives, et ben moi cela a eu l'effet inverse. N'ayant plus mon moteur pour m'aider à avancer dans le système scolaire, je me suis laissé aller. Même si j'étais présent physiquement en cours, à faire semblant de noter les leçons et à résoudre les exercices, je n'étais plus là mentalement. C'est pendant la période de révision que je me suis ressaisis et que j'ai passé mes journées à réviser afin de rattraper le retard colossal que j'avais pris pour obtenir mon diplôme. Je voulais absolument éviter de redoubler car j'en pouvais plus de ce lycée qui était pour moi une prison. Je voulais ma liberté et le seul moyen de l'avoir c'était d'avoir mon bac.

Cependant la tâche s'avérait plus compliqué que prévu étant donné que je n'avais inscrit aucun mot sur la feuille et qu'il ne me restait que deux heures pour composer. J'étais incapable de parler du bonheur car je l'avais perdu dès le jour de sa mort. J'étais incapable d'écrire là-dessus car celle qui m'avait permis de m'y approcher était partie de ma vie. Je n'avais plus personne qui m'apportait un semblant de joie. Perdu devant ma copie, j'ai pensé à Akhan et a comment il aurait fait à ma place. Le connaissant, il m'aurait conseillé de me référer aux philosophes que j'ai étudié en classe et de les laisser parler à ma place.

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