Vampire Consultant 3

8 - Infanticide

Petit avertissement : j'ai publié ce midi un chapitre, donc pour ceux qui vont direct sur le dernier chapitre publié quand il y a une notif, checkez que vous avez lu le (7). 

<3

Sea

*

De son côté, Oscar luttait de toutes ses forces, la torture infligée par le venin lui servant de catalyseur. Il continuait d'injurier Nili qui tentait de lui briser les os en se jetant sur les murs du manoir et était parvenu à trouver à tâtons les yeux du fauve, tentant de presser dessus avec ses pouces. Les bonds furieux de l'alpha les menèrent dans la cuisine et firent dégringoler les ustensiles et autres restes du goûter organisé par le vorace Hakku. Le fauve sentit la prise se faire moins forte sur son encolure et faillit donner une nouvelle ruade lorsqu'une cruelle morsure lui pénétra le flanc droit. Un sang rouge vif bouillonna aussitôt sur son pelage de neige et, une seconde fois, son adversaire le frappa de toutes ses forces, plus en arrière. Un gémissement de douleur naquit des babines du voirloup et fit hésiter Wilde qui voulait frapper à nouveau, plonger la lame du couteau à pain le plus profondément possible dans le ventre de son ennemi avant que ses muscles ne cèdent à la violence des coups. La porte de la cuisine bondit sur ses gonds, plusieurs carreaux de la fenêtre explosant sous l'impact et trois silhouettes élancées firent irruption. Oscar sentit qu'on lui portait un coup en pleine poitrine et une douleur explosa une seconde plus tard. Malgré sa cécité il réalisa que l'un des mercenaires qui avaient fait irruption lui avait probablement fiché une lance – ou un équivalent – dans le corps, laquelle lance avait pénétré dans le vaisselier, derrière lui, l'immobilisant totalement.

— Alpha ! cria l'un d'eux. L'orphique a blessé l'alpha !

Un court silence, pendant lequel Wilde ne perçut que les respirations courtes des nouveaux arrivants et celle, laborieuse et entrecoupée de râclement liquides, de Nili.

— Je voulais le tuer ! cria Oscar. Votre alpha maudit veut assassiner des innocents !

— Tais-toi, pourri ! Vaitala ! cracha l'un des voirloups en donnant un coup de pied sur la lance, ce qui fit littéralement vibrer de douleur le poète.

— Tu es l'ami des vampires ! L'ami du traître !

— Vaitala ! Pourri ! Ami des raksasas ! reprirent plusieurs fois avec fureur et dédain.

Wilde priait pour pouvoir s'évanouir, il cracha le sang qui remontait dans sa gorge et gronda :

— Votre alpha... il a tué deux enfants... il veut en tuer une troisième ! Il a rendu le mal pour le bien en essayant de faire assassiner une femme qui lui a sauvé la vie !

Un coup de botte en plein visage le fit taire. Vaincu par la souffrance, il laissa sa tête retomber et fit de son mieux pour réciter de mémoire les Quatrains d'Omar Khayyam, tentant ainsi de pratiquer une forme d'auto-hypnose. Il devina que Nili, malgré son état, venait de donner un ordre à ses hommes car le groupe s'éloigna aussitôt dans la direction où Vlad avait disparu. Il ne fallait pas être grand mathématicien pour deviner que Hakku et Tepes réunis n'avaient pu emporter tous les enfants. Encore moins Minhea, toujours endormi d'un sommeil surnaturel. Le cœur transpercé de l'Irlandais se serra : comment attendre d'un père qu'il abandonne son fils unique ? Vlad avait sans doute laissé Valeria et Ani en arrière. Ce qu'attendait Nili.

La voix de ce dernier, rendue rauque par la douleur, retentit soudain entre les oreilles bourdonnantes d'Oscar :

« Vous ne comprenez rien, Wilde. Je fais ces choix, ces sacrifices pour le bien de... »