James

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James

J'ai l'impression que l'histoire se répète.

Je me retrouve une nouvelle fois allongé sur un lit d'hôpital.
Cette fois-ci, je n'ai pas pris de balle dans le corps.

À vrai dire, je ne sais plus vraiment ce qu'il s'est passé.

Tout ce dont je me rappelle, c'est d'une forte douleur dans la poitrine.

Mais ce n'est pas ça qui me préoccupe...

Je revois les images dans ma tête et une autre douleur envahi mon corps et mes pensées.

Ma gorge est nouée et je sors rapidement de mon sommeil.

- Emmy !

Je me lève d'un bond et je sors de cette foutue chambre. J'aperçois mon frère, Maud et Tarim au bout du couloir.

Peter lève les yeux vers moi. Le regard triste.
Maud a le visage rempli de larmes et Tarim tourne en rond.

- James ! Tu ne devrais pas être debout !

- Peter... dis-moi ce qu'il s'est passé !

Ma voix est fébrile, tremblante et presque muette.

- Emmy...

Peter baisse les yeux, puis les relèves et regarde vers la porte d'une chambre qui se trouve à côté de nous. Il n'a pas le temps de me parler. Je me précipite à l'intérieur.

- James, attend ! Il faut d'abord que tu saches...

Je franchis la porte et je m'arrête, le regard flou et les pensées vides de toutes réflexions.

Emmy est allongée sur le lit. Des perfusions dans les bras. Un tuyau à l'entrée de son nez.
Une jambes dans le plâtre.

Peter me parle, mais je ne l'entends pas.

- Elle est dans le coma...les médecins ne savent pas encore si elle gardera des séquelles...

J'avance vers le lit et je m'assois à ses côtés. Je lui prends la main, je lui caresse ses cheveux et je dépose un baisé sur son front.
Mes larmes coulent et viennent s'écraser sur son visage.

Je sens mes jambes trembler. Les larmes continuent de couler sur mes joues et je n'essaie pas de les retenir.

J'ai mal...

Pourtant, je devrais me réjouir qu'elle soit encore à mes côtés.

Mais elle n'est plus vraiment là...son âme hère entre la vie et la mort.

Je m'allonge contre son corps. Je veux la sentir près de moi. Je veux entendre sa respiration. Voir les mouvements de sa poitrine se soulever au rythme des battements de son cœur.

Je ne l'abandonnerai pas. Je resterai auprès d'elle pendant des jours, des semaines, des années...s'il le faut.

Ça fait maintenant une semaine que je ne sors pas de sa chambre.
Les médecins et infirmières font des allers retours.

Il n'y a pas d'évolution.

Je me remets soudain à penser à mon père. Je commence à comprendre la douleur qu'il a pu ressentir.

Le sentiment encré dans notre chair, lorsqu'on se rend compte, le matin en se réveillant, que la personne que l'on aime ne reviendra peut-être pas.

Son absence. Le vide laissé derrière elle.
Ce manque incessant.

Avant de rendre le livre de Marceline Desbordes-Valmore.
J'ai pris des photos de ses poèmes.

Tous les jours, je lui lis quelque vers.

I Love You TooWhere stories live. Discover now