Tornade, quand tu nous tiens

135 5 0
                                    

Emmy

- Tu penses que Norah va me faire la tête longtemps ? me demande Tarim un peu inquiet

Lorsque nous sommes partis, sans elle, il est vrai qu'elle n'était pas d'humeur compréhensive. Mais je la connaît bien et je sais que ça lui passera lorsque Tarim sera de retour.

- Elle est anxieuse à l'idée qu'il puisse t'arriver quelque chose, c'est normal. Mais je suis sûre qu'elle te sautera dans les bras à ton retour !

Je m'efforçais à rester optimiste, mais je savais que Norah lui ferait comprendre son mécontentement encore un bon moment.

Tarim regarda par la fenêtre, les yeux grand ouverts.

- Waouh ! Emmy viens voir ça !

La vue du ciel était apocalyptique.

- Merde...

Une tornade était en train de se former sous nos yeux, à quelques kilomètres de nous.

- Tu crois qu'elle va se diriger dans notre direction ?

Ma voix était un peu tremblante et Tarim me répondit :

- Je pense surtout que c'est le train qui fil à tout allure sur elle ! Ou peut-être l'inverse...

Soudain les wagons se mirent à ralentir, jusqu'à s'arrêter complètement. La voix du conducteur retenti dans les hauts parleurs.

- Mesdames et messieurs, pour des raisons de sécurité, nous venons d'immobiliser le train. Une puissante tornade se dirige actuellement dans notre direction. L'équipage et moi même vous demandons de bien vouloir vous éloigner des fenêtres et de vous positionner au plus près du sol. Le matériel est conçu pour résister à ce genre d'intempérie. La catégorie du cyclone n'est pas encore déterminé. Merci de votre compréhension.

Devait-on être rassuré ? Pour ma pars, je ne l'étais pas vraiment ! Tarim s'assit au sol, protégé sous une banquette. Il me fit signe de le rejoindre.

- Viens p'tite sœur.

Je m'installe donc à côté de lui.

- Accroches-toi à moi.

C'est ce que je fis. Quand j'étais petite, j'avais horreur des tempêtes et des orages. À chaque fois, Tarim me rejoignait dans ma chambre et restait avec moi le temps que ça passe.

On sentait le vent s'engouffrer dans les moindres recoins du wagon. Pour le moment, tout semblait stable. Quand soudain, le train se mit à vibrer. Il y avait des éclairs et un grondement assourdissant se mélangeait aux rafales de vents de plus en plus violentes.

Le train doit résister à la tornade ? Tu parles...

En une fraction de seconde, nous étions pris dans le cyclone dévastateur. Le sol se soulevait, les fenêtres commençaient à se craqueler sous la puissance du vent. Des débris venaient s'écraser contre les parois de train. 

Les vitres cédèrent et des éclats de verres se brisèrent au-dessus de nous. Je n'arrivais plus à tenir le bras de mon frère, lorsque le wagon se souleva et se renversa sur le côté, entraîné par tout le train qui commençait à rouler sur lui-même, tel un tonneau que l'on avait poussé en haut d'une falaise.

J'entendais Tarim qui m'appelait, mais je n'arrivais pas à lui répondre. Mon corps était emporté dans le tourbillon d'objets volants. J'étouffais des cris de panique. Je réussis à me saisir d'une barre métallique se trouvant à côté d'une porte.

D'un seul coup et sans crier garde, le train stoppa sa course infernal dans un dernier mouvement de pure délicatesse. Tous les objets s'écrasèrent au sol. Ou plutôt au plafond ! Le wagon se retrouva la tête en bas et nous aussi par la même occasion.

Mon corps étai endoloris. Je n'arrivais même pas à savoir si j'étais blessée ou non.

- Tarim ?

Je me relève avec difficulté. Je titube en essayant de marcher sur le sol qui n'en est pas un. Chacun de mes pas est déstabilisé par l'environnement qui nous entoure. Des gens pleurent, d'autres cris de douleurs, certains se cherchent tandis que d'autres sont inconscients.

- Tarim, est-ce que ça va ?

- Ouais, je crois...

J'étais soulagée d'entendre le son de sa voix. Je réussis enfin à arriver jusqu'à lui. Je m'effondre à ses côtés pour reprendre mon souffle.

- Le train résistera... tu parles... me dit Tarim

Oui c'est aussi ce que je me suis dit.

Je regardais de tous les côtés et je me relevais d'un coup. Mauvaise idée. J'étais prise de vertiges et je du m'assoir de nouveau en attendant que ça passe. J'avais désespérément envie de retrouver James. Je commençais à être prise de panique et je ne pouvais plus attendre. Je me relevais une seconde fois et mon cœur fit un bon dans ma poitrine lorsque j'aperçue son visage passer par l'entrebâillement de la porte qui était complètement défoncée. 

Son corps tout entier vint soutenir le mien. Il déposa un baisé sur mes lèvres. Son visage était légèrement égratigné, mais il n'avait pas l'air d'être blessé.

- Tu n'as rien ? me dit-il en m'examinant

- Je ne crois pas...

Il m'embrassa de nouveau.

- Moi ça va, merci de t'en inquiéter ! se plaignit Tarim d'un air sarcastique

Il se releva et rajouta :

- Je vois que tu es toujours vivant ! dit-il à Valentin sur un ton peu enjoué

- Merci, moi aussi je suis content de voir que tu n'as rien ! répondit Valentin

Il me fit un sourire et je le lui rendit.

- Je savais qu'on aurait du faire le voyage en 4x4 ! s'exclama Tarim

- Et bien tu vas être contant, car c'est justement ce que l'on va faire. lui répliqua Valentin

- Ok ! Et comment ? Tu vas me faire croire que tu as un ami dans le coin, qui va venir nous chercher ! dit Tarim

- C'est à peu près ça ! Oh bien sûr, il faudra l'attendre quelques heures, mais on pourra finir le trajet en voiture. Cela nous évitera de prendre un bus pour arriver à destination.

Tarim râla à haute voix et essaya de sortir du wagon. Mais la porte qui menait à l'extérieur était bloquée.

Pendant que les garçons étaient en pleine bataille contre la tôle qui ne voulait pas bouger, j'essayais de me rendre utile en aidant les personnes autour de moi. Certains avaient de soins et il était urgent que les secours viennent jusqu'à nous. Mais combien de temps allaient-ils mettre pour arriver jusqu'ici ? Nous étions au milieu de nul part et nous étions probablement pas les seuls à avoir subi des dommages lors du passage de la tornade.

Un bruit sourd retenti, ce qui signifiait que la porte menant à l'extérieur venait de céder. James me pris par la main et m'emmena dehors. Mes jambes étaient encore ferlent et je n'osais pas imaginer le nombres d'hématomes que je devais avoir sur le corps. Chaque pas était douloureux, comme après une séance de sport un peu trop intensive et avec un mal de tête en plus.

À l'extérieur, la chaleur était étouffante et il n'y avait pas le moindre coin d'ombre. Après quelques bouffés d'oxygène, on décida de rentrer dans le wagon et de trouver de l'eau pour s'hydrater.

- Les secours ne vont pas arriver avant une bonne heure ! Mais ce n'est pas ce qui m'inquiète le plus... dit Valentin, inquiet

- Pourquoi dis-tu ça ?

Je n'étais pas très rassuré. Valentin était toujours confiant et assez sûr de lui. Mais lorsque ce n'était pas le cas, c'est qu'il y avait une bonne raison. Ils avaient ce point commun avec James, mais je me suis toujours abstenue de le lui dire.

- La région est malheureusement réputée pour son insécurité ! dit-il

- Développe... lui dit James

- Des groupes de pillards profitent souvent des touristes égarés ou accidentés. Et je crains que l'on ne reçoivent rapidement leurs visites...

- Tu as toujours le mots pour rassurer ! répliqua Tarim. Comme si on avait besoin de ça.

I Love You TooWhere stories live. Discover now