Indolence. Désespérance. Guérison.
Zelie Sunder, une jeune fille pensive et troublée par les tempêtes que la vie peut nous faire subir, qui se laisse bousiller la mémoire dès que tout autour d'elle se transforme en un épouvantable et tumultueux mart...
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⋆·˚ ༘ * LÉGÈRE ACCALMIE ⋆·˚ ༘ *
Houston, Texas Octobre 2009
Mes doigts effleurent successivement les touches du clavier, partant de la gauche vers la droite en s'arrêtant parfois sur certaines situées davantage au centre.
Je tente de garder un potentiel rythme, histoire que ce que je produise ressemble à quelque chose. Ce n'est que deux minutes après que je décide de faire une pause, sentant que je commence à avoir des crampes aux mains.
J'en profite pour regarder l'heure sur ma montre, 20h24, woh. Cela fait presque deux heures que je joue en n'ayant fait qu'une seule pose depuis, je n'ai pas vu le temps passer.
Il faut croire que lorsque je joue, j'oublie tout.
Charlie, le directeur du conservatoire, va bientôt fermer le studio. Il faut que j'en profite si je veux refaire une dernière fois ma session.
Je reprends là où j'en étais et tente de suivre l'enchaînement de notes que m'a donné Charlie. Je crois qu'il y a du progrès, j'y arrive mieux comparé à avant-hier.
J'ai le temps de finir celui-ci quand débarque ce dernier.
– Tu es le dernier, déclare-t-il. Je sais que tu aimerais passer tes journées ici voire même y passer des nuits, Aeden, mais c'est l'heure, plus tard que l'heure habituelle.
En effet, j'ai de la chance. Étant donné que les autres élèves partent toujours avant moi et que, accessoirement, j'entretiens une très bonne relation avec Charlie, il décale de temps en temps l'heure de fermeture de l'atelier.
J'ai presque envie de dire que le conservatoire est comme mon deuxième chez moi, c'est l'endroit où je passe le plus temps à côté du lycée et de mon domicile.
– Je sais, je viens juste de m'en rendre compte, affirmé-je en rangeant mes feuilles de cours et quelques notes écrites à la va-vite.
– Top, j'ai rien à te redire dans ce cas.
Je l'aide à remettre de l'ordre à la salle tout en lui posant la question :
– Quelle date déjà pour la représentation ?
– Entre avril et juin, ils ont de nouveau modifié le planning ces imbéciles, j'en ai ras le bol, rouspète-t-il.
Je laisse involontairement échapper un rire, c'est drôle de le voir insulter des gens, bien que ce soit de manière raisonnable.
Toutefois, je suis vite rattrapé par un sentiment de déception en apprenant la nouvelle.
– Encore ?! m'étonné-je, moi aussi agacé quant à l'idée que notre spectacle soit reporté.
– Ouais, soupire-t-il, ils sont gonflés.
Au moins, cela veut dire que j'ai davantage de moments pour m'entraîner et m'améliorer, c'est pas si mal que ça.
