3. Regrets

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PIETRO

    Une sonnerie de téléphone retentit. Elle résonne dans mes oreilles et augmente mon mal de crâne déjà bien présent. Des crampes jouent sur mes muscles quand je me redresse pour stopper cette musique de merde. Pendant un instant, je panique ne reconnaissant pas l'endroit où je me trouve, mais en un flash douloureux tout me revient.

    Le tatouage. Le Velare. La pute. Le bureau.

    Je sors mon cellulaire de ma poche et répond sans regarder l'auteur de l'appel.

    — Allo ? dis-je énervé d'être tiré de mon sommeil de la sorte.

    Je crois qu'on a raccroché, mais après vérification, j'ai toujours mon interlocuteur au bout de la ligne en appel masqué.

    — Allo ? je répète.

    Une faible respiration se fait entendre avant que la personne ne raccroche.

    — Quel emmerdeur, je jure en balançant mon téléphone dans un coin de la table.

    Maintenant de mauvaise humeur en plus d'être courbaturé, je sens que cette journée va être longue. Le soleil s'infiltre à travers la petite fenêtre en hauteur, m'apprend que le jour est déjà bien levé.

    Je profite pour détailler ce qui m'entoure. Beaucoup de paperasse entassée, des stylos un peu partout, une armoire dans un coin de la pièce et un porte-manteau à côte de l'entrée ou est accroché un blazer d'une couleur claire, mais je ne saurais pas dire laquelle je ne suis pas comme ses gonzesses qui inventent mille et une teintes de blanc.

    Je jette un œil dans les tiroirs à mes côtés. Dans le premier, j'y trouve un rouge à lèvre, je l'ouvre pour m'informer de la couleur, un beau rouge avec une odeur agréable. Je le referme et continue de fouiller. Je tombe ensuite sur un parfum qu'une fois décapuchonné, je sent à plein nez.

    Son odeur.

    Je mets le tube dans ma poche. Un reflet en métal caché au fond attire ma curiosité. Je le prends et directement, le poids m'indique sur ce que j'ai en main. Un Ruger SR9, alias un pistolet semi-automatique. Ne voulant laisser cette arme ici au risque que quelqu'un tombe dessus, je la charge puis la glisse à l'arrière de mon pantalon.

    Et moi, j'ose me demander comment j'ai fait pour tomber amoureux d'elle.

    Après une analyse rapide, les papiers présents ne sont que des fiches de payes, des factures et fiches de revenus, rien qui ne concerne son réseau. Ce que j'avoue est bizarre, où cachait-elle ses papiers importants ?

    Ne voulant pas me prendre la tête plus que ça ce matin, je descends les escaliers, longe le couloir et m'assieds au bar. J'ai croisé plusieurs femmes de ménage, je les plains franchement, l'endroit est crasseux et son sol plein d'alcool de la veille, colle. La barmen concentrée dans le nettoyage de ses verres ne me porte aucune importance.

    — Un Whisky s'il te plait, je lui demande.

    — On est fermé, réplique-t-elle.

    — Je suis le nouveau propriétaire, donc si je veux un verre, tu me le donnes, capiche ?

    La blonde continue sa tâche sans faire ce que je lui demande. Je donne une impulsion dans le bois du bar espérant attirer son attention, mais rien.

Elle n'est pas sourde quand même ?

Je perds patience et décide d'employer la manière forte, je récupère le flingue dissimulé mon pantalon et la vise.

Nos cœurs désarmés | T.1 & T.2Where stories live. Discover now