12. L'enquête

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ANGELA

 Je dois avouer que même si cet endroit me plait, et que j'aimerais y rester. Certains membres du club méritent une bonne claque au risque que je perde des votes.

Aujourd'hui, le bar est fermé au public et aux brebis. Je profite donc de ce moment pour parler un peu avec les personnes présentes, dont Andros, le secrétaire et ami de longue date de mon père et moi.

— Tu en as pensé quoi de mon discours de l'autre jour ? je lui demande en me servant un verre d'eau, vu qu'il n'est même pas midi.

— Angela... Mon avis sur toi n'a jamais changé, même si plusieurs années sont passées. Je suis derrière toi comme toujours, il m'est impossible d'être objectif te concernant, tu es comme une petite sœur pour moi, donc oui, ton discours était super.

— Effectivement, tu n'es pas objectif, je marmonne. Concernant les autres, tu n'aurais pas entendu des choses intéressantes ?

— La leçon que tu as fait subir à Alessio fait parler, tu t'en doutes.

— Il le méritait, je le coupe ce qui lui tire un sourire en coin.

— C'est certain, mais du coup, trois groupes se sont formés. Il y a ceux comme moi qui croient en toi et qui te veulent comme prés', d'autres ne veulent pas d'une femme en supérieur, puis il y a ceux qui ne veulent prendre aucun parti et s'en foutent complet.

— Ils devraient avoir honte de me juger juste parce que j'ai une chatte.

— Malheureusement, on ne peut rien y faire.

— Je pourrais leur casser la gueule, je suis plus petite que la plupart, donc plus rapide, aussi plus souple.

— Ne perds pas ton temps avec ses idiots. Tu es la fille de Giovanni bon sang. Même si tu ne gagnes pas tous les votes en ta faveur, cette place est la tienne. C'est lui qui a créé cet endroit.

— Tu as raison, sauf que je ne peux pas m'imposer : je dois leur faire croire qu'ils ont le choix, lui soufflais-je avec un clin d'oeil discret.

— Dis-moi, tu ne serais pas en train de tout manigancer dans l'ombre ?

Je lui offre une moue innocente en guise de réponse. La vérite, c'est que je me contrefiche de ce vote et que même si je n'obtients pas la majorité, je leur ferai la morale avant de leur sortir le testament de mon père où il y est écrit noir sur blanc que je suis l'héritière du club.

— Vescovi, il en dit quoi ? je lui demande, en faisant allusion au vice-président.

— Il donne l'impression d'être mitigé, je l'ai entendu parler avec des gars. Il est partagé entre le fait que tu ne dois pas avoir cette place, car c'est trop dangereux pour toi et pour nous. Tu sais, par rapport aux gangs adverses, le fait d'avoir une femme à cette place ne va pas plaire et faire parler. Mais il dit aussi que tu pourrais être une bonne leader, car tu as les qualités requises, vu que tu as déjà géré ton organisation pendant des années sans accroc.

— Je devrais lui parler.

— Laisse lui du temps, n'oublie pas qu'il était très bon ami avec ton père, il a encore son deuil à faire. Ce n'est pas simple pour lui.

J'acquiesce, comprenant que je dois patienter encore un peu.

— Sinon, j'aimerais savoir, depuis quand tu vis avec Enzo ?

Mon visage perd toutes ses couleurs.

— Hein ? Je ne vis pas avec lui, je suis toute seule en haut.

Il croise les bras et se penche vers moi pour chuchoter.

— Ne me prends pas pour un imbécile, je l'ai vu l'autre soir monter dans l'appartement mais ne pas en ressortir avant le lendemain.

Nos cœurs désarmés | T.1 & T.2Where stories live. Discover now