Chapitre 1 « Jour de Septembre »

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Une Dernière nuit d'été près de toi.

Valise dans la main droite, roulant difficilement dans la boue, conséquence de ces derniers jours de pluie, qui aurait cru qu'un mois de Septembre aurait été aussi laid ?
Je trainais des pieds, le vent caressant la peau de mon visage, j'entendais le sifflement des branches et le chant des oiseaux, accompagnés du premier rayon de soleil de ces deux dernières semaines.
J'avais quittée ma famille, ma bonne campagne, pour partir étudier dans une université plutôt moyenne, dans une ville assez laide, et sincèrement, en avais-je quelque chose à faire ?
Mes parents souhaitaient que je fasse des études, mais n'avaient pas de moyens, je n'avais pas les notes non plus, ni la motivation, et encore moins l'envie, j'ai toujours rêvée d'ailleurs et d'autre chose.
Et pourtant, je suis là, aux portes d'un campus bruyant et peuplé de jeunes avec leurs prospectus pour des associations, des groupes, ou des factions diverses, quelques minutes à peine et je tenais déjà six ou sept de leurs invitations.
Groupe d'athlétisme, de théâtre, de football, de chant, d'art, de débat, ainsi que des fraternités fêtardes, intellectuelles ou encore, très... Ouverte ?
Je ne saurais comment la décrire, mais cette invitation comporte le chiffre 69 en gros, ainsi que le mot « Orgie », les professeurs sont-ils au courant de se qu'il s'y passe ?

Au fond, en avais-je réellement quelque chose à faire ? Pas vraiment.
Un immense plan en 3D se trouvait au milieu d'une intersection, jetant un coup d'œil, je cherchais l'endroit où je suis censée dormir, un vieux bâtiment apparemment.
A une centaine de mètres, près d'un parc plutôt fleuri à l'herbe coupée au centimètre près, le bâtiment se tenait debout, haut de trois étages seulement, il me fit décrocher un sourire, malgré son allure abîmée, il fit battre mon cœur de l'histoire, et du vécu qu'il transmet, combien de personnes sont passées par là, quelles histoires a-t-il abritées ?

De jolis bancs peints de roses, de bleu ou de vert longent les chemins, de gros lampadaires de fer aux bulles rondes couvrant les ampoules, d'immenses arbres à perte de vue, plus loin, la bibliothèque, certainement un des endroits que j'apprécierais le plus fréquenter, aimant me plonger dans les livres...
L'odeur des pages neuves, la sensation de les sentir glisser contre mes doigts, le craquement d'une couverture rigide, suis-je folle ?

Je ne suis rentrée dans aucun garçon faisant tomber mes livres, fixant mes yeux en me demandant : « C'est quoi ton nom ? »,
Je n'ai été abordée par aucun homme me demandant si j'ai besoin de trouver mon chemin,

Aucune de ces scènes mythiques de romances n'arrive, et j'en suis sincèrement heureuse, au fond, je reste une femme assez aigrie, me répète mon père, je n'apprécie que les choses simples de la vie, une bonne part de lasagne au saumon comme ma grand-mère aimait tant les préparer, un bon livre, assise contre l'arbre préféré de mamie Jo...

Je passe la porte grâce à un code, monte un escalier de bois pour arriver au premier palier, sur ma lettre d'admission, se trouve mon numéro de chambre, ainsi que le nom d'une colocataire, « Chambre 711 – Opalie Dollis », ce n'est plutôt pas commun comme prénom.
Je cherche, c'est très silencieux, et cela me va très bien.

Soudainement, j'entends des rires, un peu de musique, au fur et à mesure que je m'approche, la seule porte ouverte est bien évidemment, la mienne.
Opalie se tient assise à son bureau, la musique battante dans la chambre, se fracassant entre les murs, elle chante comme si la Nouvelle Star n'attendait qu'elle, un crayon de papier dans les mains, elle semble petite, mais le coffre qu'elle possède pour crier est inégalable.

- Oh bordel, je ne t'avais pas vue.

- Moi je t'ai bien entendu, par contre. Dis-je accompagnée d'une grimace.

Une dernière nuit d'été près de toiWhere stories live. Discover now