« Action ou Vérité, Kali ? »

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Brun, très brun, à la limite du noir, et ses yeux étaient tout aussi sombre, pourtant cette lueur qu'allumait la passion semblait y ajouter une nuance de clarté dans le regard.

Il scrutait l'amphi', regardait chaque élève et fit une fixation sur Opalie, très concentrée dans sa partie, très gênée, je lui mis un léger coup de pied, après plusieurs chuchotements pour tenter de la ramener avec moi.
Elle était là, entrain de galoper sur le dos de son cheval, le sourire aux lèvres, jusqu'à enlever une oreille de son casque pour s'énerver discrètement des coups que je lui mettais par-dessous le bureau,

- Kali putain, t'arrêtes de me frapper c'est d'un chiant !
Je raclais ma gorge lui montrant d'un geste de la tête « Charlie » qui la regardait, assis, ou plutôt adossé contre son bureau, les bras croisés,

- Vous êtes ? Dit-il agacé,

- Opalie, je suis désolée.
Il fit un signe de tête, un léger rire, il ébouriffait ses cheveux avant de s'assoir, commençant à noter le prénom de chaque étudiant sur un plan qu'il avait dessiné, histoire de se souvenir de qui est qui, et où.

- Je vous demanderai de garder les mêmes places jusqu'à la fin de l'année, histoire que je puisse retenir vos noms rapidement.

J'ouvris un carnet de note vierge, sortit un crayon de papier, et le regardais fixement attendant qu'il enchaine sur le cours, j'étais plutôt impatiente de savoir quel type de professeur était-il.
Il ne dit pas un mot. Il attendait, regardant parfois sa montre, mais les minutes passaient, et personne ne dit rien, certains commençaient à discuter entre eux, d'autres allumaient leurs jeux vidéo, mais personne n'avait l'air de s'intéresser à la raison, pour laquelle il restait là, à ne rien dire.
Je regardais autour de moi, et personne ne l'observait, personne ne faisait attention à lui, était-ce comme cela l'Université, était-ce chacun dans son coin, et un professeur animateur d'un camp de vacance faisant des monologues à longueur de temps ?

- Excusez-moi Monsieur, qu'est-ce que l'on attend ?
Et là, il enchainait sur un sourire, il avait l'air heureux de mon intervention pourtant inutile et si peu significative,

- Merci, Kali. »
Et c'est la seule chose qui dit sur le moment, jusqu'à nous demander d'ouvrir un livre, et de commencer à l'étudier.

La sonnerie retentit, nous rangions tous nos affaires, une fois la porte passée, nous étions parties jusqu'au réfectoire pour déjeuner, après dix minutes d'attente en vu du monde qui allait y manger malgré les nombreux snacks et petits endroits où manger dans le campus, les trois quarts des jeunes étaient là.
Nous cherchions une table, toujours accompagnée d'Opalie qui ne me quittait pas, et jetions notre dévolu sur une table vide, collée à une grande baie vitrée à la vue superbe sur un joli parc,

- Dis Opalie, tu as déjà fait une année ici, pourquoi es-tu dans les mêmes cours que moi ?

- C'est simple, j'ai pas eu mon année, j'ai passée mon temps à jouer, trainer dans les soirées avec Tom, et j'avais rencontrée une fille, dont j'étais éperdument amoureuse, alors j'ai pas besoin de te faire de dessin.


Nous mangions, tout en discutant de nos vies, de détails idiots et insignifiants, de son enfance avec Tom, de ses années de collège, de la fois où elle avait mangé de la pâte à modeler, uniquement parce que son frère avait fait un hamburger avec, la part d'aigri s'agaçait d'entendre de telles idioties, l'autre plus ouverte et plus heureuse de connaitre une fille comme Opalie, riait.
Au fond, elle n'est pas méchante, un peu niaise sur les bords, très présente, certes, mais loin d'être stupide, ce qui fait d'elle quelqu'un avec qui je pourrais m'entendre, sincèrement sur le long terme, même si ce côté aigri de moi-même, ne risque pas de s'envoler visiblement.

Une dernière nuit d'été près de toiWhere stories live. Discover now