En entrant dans l'hôtel, Simon lui trouva immédiatement des allures de luxes auxquelles il n'était pas habitué.
Jamais de sa vie il n'avait eu l'opportunité de pénétrer dans un tel bâtiment, car il n'avait connu que désolation, à ne jamais poser un pied-à-terre, partagé constamment entre différents refuges à travers le territoire. Dans ce mode de vie, il n'y avait pas de place pour le confort, et la richesse ne voulait plus rien dire.
Il se souvenait, un jour, avoir trouvé quelques pages publicitaires dans un magazine dont les pages étaient à deux doigts de se changer en poussière. On pouvait y voir de gigantesques villas, dont les pièces étaient parées de moulures délicates au plafond, sans parler des lits à baldaquin, des services à thé en porcelaine, ou du personnel de maison. Il avait été marqué par cette vision de profusion dans laquelle l'Homme avait eu l'opportunité de vivre, lui qui se sentait privilégié lorsqu'il tombait sur une conserve qui avait encore un goût à peu près convenable.
Ici encore, il avait cette sensation d'injustice, en avançant dans ce hall d'accueil toujours fabuleux malgré les dégâts causé par le temps.
Un lustre en verre pendait encore fièrement du plafond, projetant des éclats de soleil sur le sol de marbre fissuré de part et d'autre.
Au fond de la salle, un escalier double se rejoignait élégamment pour monter à l'étage.
Si les lieux évoquaient les festivités joyeuses d'autrefois, il était pourtant impossible d'oublier ne serait-ce qu'une minute la réalité de la situation.
Les hautes fenêtres qui décoraient les murs étaient entièrement obstruées, placardées comme souvent en cette période de vulnérabilité intense, par toute sorte de planches et barricades.
De lourdes chaînes fermaient la porte principale qui donnait sur la rue, et Simon eut le réflexe de se dire que si cette entrée venait à être condamnée, ils seraient probablement dans une grosse difficulté.
Ceci eut le mérite d'augmenter sa vigilance.
" Cet endroit est parfait pour un camp permanent ! C'est incroyable, tu as vu tout cet espace Simon ? s'exclama Steve en déambulant les yeux brillants devant les rideaux de velours miteux et les toiles d'art contemporain déchirées.
- C'est pas trop mal.
- On avait besoin de beaucoup de place pour accueillir tout l'monde, expliqua celle qui faisait toute la conversation depuis le début.
- Tout le monde ? Vous êtes nombreux ? reprit-il, débordant d'un enthousiasme naïf difficile à contenir.
- Où sont mes bonnes manières ? Je m'appelle Lexi. Je suis en charge de l'unité numéro 7 des Disciples de la Dissidence. On est une communauté de voyageurs solitaires, rassemblée ici, à Rexburg, pour tenter de construire un avenir meilleur.
- Vous êtes combien ? questionna immédiatement Simon qui préférait prévenir que guérir.
- Une bonne cinquantaine, répondit-elle sur le vif tandis que tout le reste de l'équipe restait silencieux, clairement en phase d'observation face à leurs nouveaux arrivants.
- Ah oui ? Et où sont-ils ? demanda-t-il, non sans suspicion.
- Certains sont en quête de ressources à l'extérieur, mais la plupart gardent l'enceinte de la ville. C'est ce pourquoi vous avez été repéré bien vite. Mais dis moi, ça fait vachement de questions pour un type qui n'était pas intéressé par notre offre. " dit-elle en se tournant vers celui qui était réticent, lui adressant un sourire joueur.
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L'éveil des Illuminés
Science FictionTOME 1 : Lorsque François se retrouve à avoir des visions floues sur un mystérieux jeune homme, rien ne laisse présager qu'il est sur le point d'abandonner tout ce qu'il a jamais connu, sa terre et son peuple les Illuminés, pour parcourir le plus g...