Chapitre 53

38 0 0
                                    




Les signes qu'une personne change sont-ils toujours visibles, aussi gros qu'une montagne qui pousse en pleine nuit ? Ou bien sillonnent-ils les recoins de l'esprit comme des rivières souterraines ?


Simon était lui-même, pourtant Steve le regardait comme un étranger.

Après cet épisode mystique, il faut bien dire qu'il y avait des raisons.

Malgré son état vaseux dût aux sédatifs lorsque son sauveur était venue l'extraire de ces satanés égouts, il n'avait pas manqué de remarquer ses blessures. Ce dernier semblait avoir du mal à le soutenir, se courbait constamment, et présentait un teint beaucoup plus pâle qu'à son habitude.

Mais c'est en s'éloignant enfin d'un Rexburg fumant que l'ampleur des dégâts se révélait pour de bons.


Alors que l'adrénaline et la rage s'évanouissait progressivement, lui ôtant des mains l'énergie qui le faisait encore fonctionner comme par enchantement, l'érudit vit sa tension baisser en une seconde et sa vue se flouter. 

Il manqua de retourner le véhicule sur un rocher malvenu, mettant en jeu la vie d'un infirme et d'un drogué qui en avait déjà vue assez dans la journée pour commencer la nuit comme ça.


Ainsi, ils s'arrêtèrent à quelques kilomètres de la ville pour que tous puisses reprendre leurs esprits. 

Tandis qu'Adam savourait enfin le goût de sa liberté allongé sur la banquette arrière, dévorant des yeux la noirceur du soir, Steve tentait de raviser Simon qui s'était assis sur le parechocs, et s'entêtait à assurer qu'il était parfaitement en capacité de continuer leur petite escapade jusqu'à tomber sur un coin de fraîcheur. 

Cependant, le jeune homme perdait encore une grande quantité de sang, et tout laissait présager que lui, le plus capable des trois, ne finisse par les quitter en un rien de temps.

Or, au moment où son système programma l'arrêt générale, il s'évanouit, et la plus étrange des choses se produisit : une lumière bleutée aveuglante avait émanée de ses entrailles , une lumière si vive qu'on pouvait voir mieux que le jour lorsque le soleil voilé de sable éclaire les dunes.

Soudain, tout le sang qui s'était répandu à travers les fibres textile sembla s'évaporer, et ce au point qu'une fois le tissu relevé, Steve ne pu que constater la plaie entièrement résorbée laissant place à une peau presque neuve.

Le miraculé sortit de son malaise au bout de quelques minutes. 

Face à cette étonnante découverte, Simon cru tout d'abord halluciner : il n'y avait plus rien. Il ne ressentait plus cette affreuse douleur qui l'avait paralysé. 

Terre-à-terre, il refusa l'absence d'explication à ce phénomène réfutant les théories loufoques de son co-équipier. Il n'y avait pas de doutes, il avait dû être drogué lui aussi, et avait sûrement traversé un épisode psychotique bourré de réalisme. 

Et puisqu'il en était maintenant convaincu, qu'y avait-il de réel dans ce qu'il c'est passé à Rexburg ?


Finalement, ils avaient repris la route, à destination d'un asile à peu près convenable.

Cela faisait plusieurs heures qu'ils profitaient de la nuit pour se faufiler entre les regards indiscrets des Nettoyeurs qui auraient très bien pu se cacher aux alentours, puisqu'aperçu un grand nombre de fois récemment dans la région.

Le rythme de la croisière était lent pour éviter une rencontre malencontreuse avec un rocher un peu trop volontaire.

Toutefois, malgré l'obscurité des plus profondes qui brouillait les repères spatio-temporels, Simon sentait les yeux de son associé sur lui.

L'éveil des IlluminésOù les histoires vivent. Découvrez maintenant