Échos de la Faille - Chroniques de Fantasmagoria - Livre 1

Partie I - Chapitre 14 : Lueurs d'espoir

MEXI

"Allez, un dernier effort !"

Eria saisit le bras de Mexi, et le laissa la hisser jusqu'en haut du trou.

Après des heures à déplacer des pierres, ils avaient réussi à sortir de la geôle; ensuite, ils avaient passé un bon moment à errer dans les couloirs vides de la Géhenne, avant de trouver une issue; un escalier, menant à un éboulement, et, à travers, la lumière du jour. Encore des heures à déplacer des pierres, jusqu'à avoir un accès suffisamment large pour pouvoir s'y faufiler.

Elle sortit, et, tout comme Mexi quelques secondes plus tôt, prit une grande inspiration, les yeux fermés.

Le vent battait leur visage, mais pas comme en bas. Il n'y avait plus aucun mur. Plus le vide comme seule option.

Ils étaient libres.

"On fait quoi, maintenant ?" Demanda le jeune homme.

"On trouve une ville, on fait profil bas, on se lave, on change de vêtements, et on mange un bon repas chaud."

Mexi acquiesça vigoureusement.

"Et après ?"

"Après ?"

"On fait quoi, après... On repart chacun de notre côté ?"

Eria sourit. Elle posa la main sur l'épaule de Mexi :

"On a chacun notre quête... Je pourrais t'aider sur le début de la tienne, et il ne tient qu'à toi de m'aider dans la mienne. Mais si nos routes doivent se séparer... Qu'il en soit ainsi."

"On reste ensemble, pour le moment."

"Bien sûr." Le rassura-t-elle

Mexi ignorait pourquoi, mais il se sentait redevable envers elle. Pourtant, c'était lui qui avait porté le plus de pierres. Qui l'avait hissée hors de là. Qui l'avait aidée à sortir d'ici.

Il faut dire qu'elle lui avait déjà sauvé la vie par deux fois, aussi...

"Y'a de la lumière, là-bas..."

Elle s'était avancée de quelques pas.

Mexi projeta son regard au loin. C'était la nuit; les plaines de Nova Insula étaient difficilement reconnaissables.

A quelques lieues, un campement entouré de palissades se dressait, toutes lumières allumées.

Il réfléchit quelques secondes...

"Attends, Aeroth est derrière nous ?"

"Oui... Je crois."

"Et, au loin... Je distingue mal, mais, c'est le mont Xzeros ?"

"Je pense."

"Alors... Le village, devant... C'est Abran !" S'exclama-t-il, fou de joie

"Tu connais ?"

"Si je connais ? C'est mon village ! Oh, il tient encore debout face à l'envahisseur, ça m'étonne pas ! Ah-ah, on va pouvoir être nourri et logés ! Oh, c'est incroyable, Eria !" Tout en parlant, il s'était mis à littéralement sauter de joie, à saisir les mains de sa compagnonne d'infortune, qui se payait d'un petit sourire amusé

"Alors, on y va ?" Le coupa-t-elle enfin,

"Evidemment ! Et vite, j'ai hâte de rentrer à la maison..."

Eria mena le pas.

Ils se dirigèrent droit vers la lumière, vers Abran

Mexi s'imaginait déjà revoir le visage de sa mère, de son père, et de sa soeur.

Il se demanda comment ils allaient, tous.

Comment allait son ami de toujours, Buno.

Comment allait sa sœur, Sena.

Il accéléra le pas. Ils allaient certainement être fous de joie de le revoir.

***