STALKER. 22

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Je ne saurais dire combien de temps, j'ai été resté planté là en face de toi, à te regarder te calmer.

Te calmer de quoi ? De cette colère ? De cette peur envers moi ?

J'avais cette impression que tu te renfermais sur toi, Emma.
Tu regardais tout, sauf ma présence.µ
Tu l'ignorais même ?

Volontairement ? Ou involontairement ?
Je ne sais pas réellement, une fois de plus.

Mon corps s'avançait vers toi.
Sans que je ne lui en donne l'ordre.

Tes dernières larmes coulaient sur ton visage de porcelaine.
Cette eau salée, gâchait ton beau visage, mais le rendait à la fois si magnifique, si expressif.
Tu semblais même avoir des petites croûtes de ces larmes sur le coin de tes yeux, ayant séché auparavant.

Tu étais si belle.
Même dans cet état.
Et j'étais le responsable de cela.

J'étais responsable de ton mal-être ?

Je m'avançais, encore et encore.

Certaines de tes mèches de cheveux collaient à ton visage.
Tu te triturais les doigts, jusqu'à sembler les tordre.

Qu'il y avait-il, Emma ?
Pourquoi réagissais-tu de cette manière, alors qu'il y a tout juste une heure, tu semblais si courageuse ?

Qu'est-ce que tu avais bien pu te dire pour que cet élan de courage te traverse ?

En face de toi, cette fois-ci, je dirigeais ma main vers ton épaule droite.
Suite à mon contact, tu ne bougeais plus.

Comme si tu étais paralysée.
Comme si tu étais une petite bête face à une grosse bête.
Comme si tu étais une petite bête face à la mort.

Du bout de mon index, je parcourais ton épaule, et survolais ta clavicule jusqu'au-dessous de ton oreille.

Des frissons.
C'est ce que j'avais pu ressentir.

Je continuais mon chemin, en silence, en parcourant le long de ta mâchoire.

Tu avais la peau si douce.
C'était si agréable à toucher.

Je terminais par ton menton.
Et le prenais doucement, tendrement, amoureusement.

Je pouvais sentir ta respiration, quelque peu hachée, sur les cellules de ma peau.

C'était captivant.
Vraiment captivant.

J'empoignais ton visage.
Toujours de manière douce, tu étais comme une plume toute fragile, à laquelle il fallait prendre grand soin, afin de ne pas casser la barbe de la plume.

Je relevais soigneusement ta petite tête, et ancrais mes yeux aux tiens.

Ils étaient si scintillants.
Et tes perles vertes papillonnaient.

Je posais mon front délicatement contre le tien, et l'envie de t'embrasser devenait de plus en plus irrésistible.

J'en avais tellement envie.

C'était tellement tentant.
Tu étais tellement tentante, Emma.

Je t'aime.

Je t'aime pas.  STALKERWhere stories live. Discover now