Explications

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Il me faut attendre quelques secondes avant que la terre cesse de tourner dans mes yeux. Mes paupières papillonnent le temps de s'adapter au décor qui a changé. La grande maison de mes grands-parents se dresse de toute sa hauteur devant moi. Einar nous a fait transplaner juste devant l'immense portail en fer forgé. Dès que mes pieds se stabilisent je consens à faire quelques pas vers Einar. Il se tient face au portail et semble murmurer quelque chose.

-Emmy, viens nous ouvrir. Vite, m'interpelle-t'il.

Je m'approche de lui, ne comprenant pas sa demande. Le portail est habituellement tout le temps ouvert et ce n'est pas Einar et ses bras musclés qui auraient besoin de mon aide pour l'ouvrir.

-Il faut que tu l'ouvre toi-même, tes grands-parents ont vraiment tout sécurisé Bernardo n'a pas menti.

Je pousse, de mes bras faibles, sur le grand portail qui grince quelque peu avant de s'ouvrir. Puis Marco et Einar se faufilent à ma suite dans l'immense jardin.

-Referme, vite, me presse Einar.

Je lui obéis, je suis suffisamment mal pour ne pas avoir envie de poser des questions même si une quantité d'elles infinie bouillonnent dans ma tête.

A peine le portail se referme que la silhouette de ma grand-mère se matérialise brusquement en face de nous. Je sursaute devant cette arrivée si rapide.

-Je peux savoir ce que vous faites ici jeunes gens ? demande-t'elle tout en me fusillant du regard.

Ils vont me passer un sacré savon dès qu'Einar et Marco seront loins. Je déglutis difficilement, le poids de ses reproches -que je devine facilement devant son regard- me pèse autant que cette soirée.

Einar se met alors en quête d'expliquer toute la situation à ma grand-mère. Je ne l'écoute pas, je veux juste rentrer pour me réfugier dans ma chambre. Quand j'y serais je me mettrais en boule dans mon lit et j'écrirais une lettre aux Malefoy, dans laquelle je leur dirait de venir me chercher d'urgence. Je rentrerais au manoir, j'irai à la coupe du monde de Quidditch et je retournerais à Poudlard. Dans mon imagination tout semble si simple.

Puis, un bruit attire mon attention et coupe Einar dans son histoire.

Je me retourne brusquement vers le portail et derrière celui-ci je découvre Bernardo Lurio et toute son armée de pions. Ils nous regardent comme s'il y avait bien plus qu'un simple portail pour nous séparer.

Plus personne ne dit un mot, le silence est pesant.

Je sursaute quand je vois ma grand-mère s'avancer vers le portail, elle se tient, droite comme un piquet, face à Bernardo et tout son groupe.

-Bernardo... murmure-t'elle.

Elle le connaît bien alors, il n'a pas menti.

Sa voix ne tremble pas néanmoins je peux en déceler une intonation de panique. Savoir ma grand-mère -cette femme froide et sévère que rien n'atteint- paniquée ne fait qu'augmenter mon taux de panique personnel.

Bernardo se contente de ricaner froidement, encore une fois. Je frissonne une nouvelle fois à l'entente de ce rire que je n'ai que trop supporté durant cette soirée.

C'est à mon grand-père d'intervenir, il accourt et se rapproche du portail à son tour, sans un regard sur moi ni sur les deux garçons qui m'accompagnent.

-Que fais-tu ici Lurio ? marmonne mon grand-père face à Bernardo.

Bernardo ramène un cigare jusqu'à sa bouche, sans lâcher mes grands-parents du regard -en tout cas c'est l'effet qu'il donne mais je ne peux le savoir à cause de ses lunettes noires- il l'allume et crache la fumée. Il tire encore sur son cigare, appréciant notre attente, avant de susurrer :

Emmy Smith à PoudlardOnde histórias criam vida. Descubra agora