Chapitre 64

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Point de vue de Bryan

Avoir Bryce comme jumeau, c'était avoir une version de moi-même que je détestais et craignais.

C'était comme si je me regardais constamment dans le miroir et m'insultais moi-même en temps réel.

En quelque sorte, je ne pouvais pas me voir en peinture et me détestais, car il était mon alter égo.

Voir mon propre reflet avait été très compliqué pendant une période.

Et tout ça, c'était très dur psychologiquement.
Et ça l'est encore aujourd'hui.

— Depuis quand ? Dis-je

— Depuis quand quoi ? Ah, je sais ! Depuis quand je t'appelle sans que tu décroches ? Ça fait des mois.

Ma fréquence cardiaque ne fait qu'accélérer.
J'avais chaud.

— Tu as de la chance que ton frère soit sympa, tu l'as ignoré et n'a pas pris un seul de ses appels de ce qu'il m'a dit.

— Depuis quand est-ce que tu es de retour ? Tu étais à l'étranger pour tes études. Réussissais-je à articuler.

— Oh un moment...

Il était amusé et savait que je tenais absolument à savoir alors, il se jouait de moi.

— Depuis quand !? Criais-je

— Tu hausses le ton sur moi ? Étrange. Je pourrais m'énerver et passer mes nerfs sur toi. Ce serait dommage comme retrouvailles. Dit-il très calmement ce qui en était effrayant.

Autant, on se ressemblait comme deux gouttes d'eau, autant il lui ressemblait par son attitude.

Oui, il était comme notre père.

Il me fixait intensément. Je pouvais lire dans ses yeux marron foncé semblables aux miens une haine, haine qui ne s'était jamais éteinte depuis toutes ces années.

Au contraire, sa hargne et sa colère envers moi n'avait absolument pas bougé.

Ces ressentiments envers moi étaient toujours intacts.

— Répond moi. Repris-je plus calmement.

Un rictus apparaît à nouveau au coin de sa bouche.

— Depuis avril.

Le vide.

Mon cerveau ne contenait plus rien.

— Avril... tu...

Je n'arrivais pas à m'exprimer.
L'impression de suffoquer me prend.

Je devais réfléchir.

Pourquoi est-ce que ses appels sont arrivés bien plus tard alors ? Il ment ?

— Tu n'as pas le temps de réfléchir Bryan. C'est trop tard. Dit-il amusé.

Je relève les yeux vers lui.

Il savait très bien ce qui pouvait se passer dans ma tête en ce moment.

Il souriait d'une manière perverse.
Je connaissais parfaitement ce sourire.
C'était le seul, non factice qu'il m'adressait et sa signification était unique.

Il jouissait de pouvoir me faire du mal.

Il me l'avait dit clairement un jour :
« Je suis heureux quand tu ne l'es pas »

J'étais son exutoire.
Ce qui me rendait fou.

Il était tout ce que je n'étais pas et évidemment tout ce que mon père voudrait que je sois.

Wild Secrets  [ Boy's Love ]Where stories live. Discover now