Ma très chère mère (texte concours)

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Alors, lui, je ne me rappelle plus si nous avions un thème historique ou si c'est moi qui ai choisi de faire un thème historique (ce qui m'étonnerait un peu sachant que je n'aime pas l'histoire ? Mais soit.)

Je crois que c'est le texte que j'ai le plus retravaillé, notamment à cause de toutes les informations que je donnais qui se devaient d'être vraies.



Ma très chère Mère,

Le trajet fut long, sans encombre. Mon frère n'eut cesse de geindre, il avait froid, chaud, faim, soif. J'avais une folle envie de lui coudre les lèvres, et pus enfin me détendre lorsqu'il s'endormit au bout de cinq heures.

Nous voici à présent dans le gigantesque manoir de Notre Oncle. Il est aussi impressionnant que vous nous l'aviez décrit. Nous fûmes émerveillés devant une telle demeure.

Notre Oncle nous a accueilli chaleureusement, comme vous nous l'aviez assuré. Notre Tante nous avait préparé un succulent bouillon. Vous ne nous aviez pas menti lorsque vous nous aviez conté ses talents culinaires !

Notre chambre est petite, suffisante pour l'usage que nous en faisons. Les lits sont très confortables, j'eus la sensation de m'endormir sur un nuage de coton.

Nos petits cousins nous rendirent visite, l'affaire de trois jours et deux nuits. Ils chahutaient partout, ce fut ennuyant de devoir partager nos couches avec eux. Mais leur imagination sans limite nous embarqua dans des jeux plus étranges les uns que les autres, cependant très amusants.

Nous espérons que vous vous reposez bien, et que votre santé se rétablit de la meilleure des façons. Je n'aime pas vous savoir malade loin de nous, mais tel était votre désir que nous respectons.

Mon frère ne vous enverra pas de lettre, j'écris pour nous deux.

Nous vous embrassons fort,

Jonas et Lukas H.



– Qu'est-ce que tu fais ? me demanda mon frère, à trois centimètres de mon oreille, me faisant sursauter.

Je rangeai mon stylo, soufflai sur l'encre fraiche et levai mes yeux vers lui.

– J'écrivais à maman.

– Je peux lire ?

Je hochai la tête, il prit délicatement la feuille jaunâtre entre ses doigts.

– C'est quoi cette écriture ? pouffa-t-il, ses yeux parcourant rapidement les boucles manuscrites de ma calligraphie. Ma très chère Mère, sérieusement ?

– Tu connais notre oncle, s'il nous avait laissé écrire à maman, il aurait fallu que ce soit rédigé ainsi.

– On dirait une lettre datée du dix-huitième siècle.

– C'est le but.

Il rit, et me rendit mon bien.

– Tu penses que ça suffira ?

– Tu vois une autre solution ?

Il haussa les épaules, parcourant du regard notre cachette, faiblement éclairés par deux pauvres bougies.

Je me levai de ma chaise, glissai la lettre dans une enveloppe et sortis de notre chambre. J'empruntai l'étroit couloir mal entretenu, descendis les longues marches glissantes et bossues, et fis un signe discret à l'hôtesse d'accueil, qui me le rendit. Je poussai la lourde porte et m'engouffrai dehors. Le froid me fit frissonner.

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