CHAPITRE VII

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Sacrée soirée.

Ma tête tambourine encore des excès de la nuit précédente. En résumé : je me suis noyée dans l'alcool, puis dans mes larmes – et celles d'Alec.

Isabella m'attend pour aller au boulot. Lunettes de soleil grossièrement posées sur le bout du nez, je la rejoins au pied de l'immeuble et me glisse sur le siège passager.

Elle me lance un regard en coin, puis éclate de rire.

— Seigneur ! C'est quoi cette gueule Jay ? T'as arrêté un bus avec ta tête ?

Je retire mes lunettes pour qu'elle puisse contempler l'ampleur des dégâts.

Elle ouvre grand les yeux, se moquant toujours plus de ma mine déterrée. Je remets mes lunettes et râle, maux de tête et estomac en ébullition, mais je ne peux m'empêcher tout de même, de sourire faiblement.

D'ailleurs comment elle fait pour être aussi fraîche après une nuit pareille ?

Sta'zitta. Plus jamais Isa.

— Tu rigoles ou quoi ? C'était la meilleure soirée de ma vie.

Elle continue de se marrer, puis prend une voix guillerette.

— C'est normal que mes yeux suivent pas les mouvements de mon visage ?

Attendez, elle m'imite là ?

Je lève les yeux au ciel, esquissant un léger sourire.

C'est parti. Direction le bureau.

Isa manie le volant avec une précision douteuse. À chaque virage, je serre les dents, essayant de me concentrer sur ma respiration pour apaiser les nausées qui me submergent.

— Tu peux ralentir un peu ? la supplié-je.

Je murmure, sentant ma gorge se contracter alors que je lutte pour garder mon estomac en place.

Elle lance un regard amusé dans ma direction.

— Ralentir ? T'as oublié qu'on est à deux doigts de se faire virer ma poule.

Ses paroles ne m'apaisent pas du tout, je ferme les yeux, priant pour que le calvaire prenne fin.

Nous arrivons vingt minutes plus tard devant les locaux, en vie. Notre anxiété est palpable, alors que nous nous garons presque à reculons dans la rue. Je réprime un frisson, en imaginant les conséquences de notre comportement irresponsable d'hier soir. William avait l'air tellement énervé.

Nous ouvrons lentement la porte et glissons nos têtes lessivées à travers l'encadrement, scrutant l'intérieur avec une appréhension redoutable.

— Aïe putin Isa, tu me marches sur les pieds, chuchoté-je.

— Oups, pardon ihi.

La pièce est plongée dans une semi-obscurité, seulement éclairée par les lueurs des écrans d'ordinateurs en veille. Nous entrons sur la pointe des pieds, les talons d'Isabella résonnant sur le sol ciré.

— Bonjour.

William. Sa voix grave retentit dans l'ombre, nous faisant sursauter violemment. Assis dans un fauteuil sombre au fond de la pièce, nous ne l'avions pas vu. Nos cœurs bombardent nos côtes à l'unisson. Nous lui adressons un salut faiblard en retour.

Isa, toujours prompte à utiliser l'humour, ouvre – malheureusement - la bouche.

— Hey William ! Petite mine aujourd'hui... Mal dormi ? lance-t-elle avec un petit rire nerveux, pensant alléger l'atmosphère.

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⏰ Last updated: Apr 23 ⏰

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