---Cette chambre, contrairement à l'ancienne, n'a pas de balcon.
Julia : Je suis sûre que si tu le demandes à Zane, il te construira un balcon spécialement pour toi.
Je souris faiblement à cette pensée absurde, mais mon esprit est ailleurs, accaparé par un sentiment d'urgence qui ne me lâche pas.
Caterina : Non, ce n'est pas important maintenant... Je veux savoir qui est cet homme qui voulait nous tuer.
À cet instant, un coup sec résonne contre la porte, brisant le silence pesant.
Thomas : Zane t'appelle.
Mon cœur rate un battement. Nous avançons dans les couloirs sombres, mon estomac se nouant à chaque pas.
Nous arrivons enfin dans une pièce où règne une atmosphère oppressante, presque suffocante. Je n'avais jamais vu de salle de torture de ma vie, et celle-ci dépasse toutes mes pires craintes.
Des outils de métal brillant sont alignés sur une table, soigneusement disposés comme des instruments d'un orchestre macabre. Les murs sont tachés de sang séché, témoins silencieux des horreurs qui se sont déroulées ici. Une odeur métallique flotte dans l'air, mêlée à celle âcre de la peur.
Zane, impassible, se tient là, ses yeux glacials fixant la figure ligotée devant nous.
Zane : Pas de surprise, c'est Adriano qui voulait nous tuer.
Je le regarde, ligoté sur la chaise, la tête pendante, inconscient. Son visage est couvert de contusions, et du sang s'écoule lentement de sa bouche entrouverte.
Livia, debout dans l'ombre, observe la scène avec une satisfaction effrayante. Ses yeux brillent d'une lueur malsaine, et un sourire presque imperceptible se dessine sur ses lèvres. Elle est si satisfaite de le voir dans cet état que cela la rend presque terrifiante.
Thomas : Il avait envoyé sa localisation à ta tante avant qu'on l'attrape.
Mes mains se crispent, mes ongles s'enfonçant profondément dans la chair tendre de mes paumes.
Caterina : Elle va nous retrouver alors...
Ma voix tremble légèrement, un mélange de peur et de résignation. L'idée de cette confrontation inévitable me hante, m'enserrant de son étau glacial.
Zane, en revanche, reste imperturbable. Son visage ne trahit aucune émotion, comme si toute cette situation n'était normale.
Zane : Souviens-toi, notre but n'était pas de nous enfuir, mais de nous protéger le plus longtemps possible avant cette confrontation.
Caterina : Comment peux-tu être si calme ?!
Je hurle presque, ma voix se brisant sous l'intensité de mon angoisse. Mes yeux s'embuent de larmes que je m'efforce de retenir.
Zane : Quoi ? Je suis censé pleurer ? Je suis chef de mafia, tu te souviens ?
Ses mots résonnent avec une froideur déconcertante. Je sens ma résolution s'effriter, et soudain, les larmes que je tentais de retenir coulent librement. Je suis envahie par un torrent d'émotions incontrôlables.
Caterina : J'ai cru que j'allais te perdre !
Ma voix est étouffée par mes sanglots.
Zane lève les sourcils, surpris, mais garde le silence. Un moment de silence qui semble s'étirer à l'infini.
Caterina : Et... e-et je ne veux pas te perdre.
Mes mots sont presque un murmure, une confession désespérée. Je me sens si vulnérable, exposée. J'essuie mes larmes avec frustration, honteuse de mon propre désespoir.
Adriano, qui semble avoir repris conscience, grogne d'une voix rauque :
Adriano : Tu me casses les oreilles.
Zane, d'un geste rapide, attrape son arme et la pointe sur sa tête.
Zane : Ferme-la, sinon je te tue sur le champ.
Adriano, malgré la menace, affiche un sourire tordu, ses lèvres ensanglantées étirées dans un rictus de défi :
Adriano : Tu es bien trop peureux—
Avant qu'il ne puisse terminer sa phrase, un coup de feu retentit, brisant le silence comme un coup de tonnerre. Le sang éclabousse partout, un geyser rouge qui macule les murs et le sol.
Je détourne le visage, nauséeuse. Ce n'est pas la première fois que je vois ça, mais cette fois, c'est différent.
Il y a quelque chose de terriblement intime dans cette violence, quelque chose de personnel.Thomas : Il n'avait plus rien à dire ?
Zane, toujours calme, range son arme.
Zane : Non.
Il se tourne et quitte la pièce sans un mot, sa silhouette disparaissant dans l'ombre.
Je reste là, tremblante, mon cœur battant la chamade. L'air semble s'être épaissi, devenant presque irrespirable. Finalement, je me décide à quitter cette scène macabre.
Je monte à ma chambre, mes jambes flageolantes sous le poids des émotions.Arrivée dans ma chambre, je me déshabille rapidement.
Caterina : À la poubelle.
Julia, qui m'a suivie discrètement, observe mes gestes avec inquiétude.
Julia : Tu veux les jeter ? Je peux essayer de les laver...Caterina : Non. Pas besoin.
Ma voix est lasse, vidée de toute énergie. Je me glisse dans le bain, l'eau chaude enveloppant mon corps comme un baume apaisant, mais mes pensées restent tourmentées.
Puis je m'allonge sur mon lit et ferme les yeux.
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L'image floue d'une silhouette se dessine dans mon esprit, une arme à la main, le regard froid et impitoyable. Julia hurle quelque part, mais sa voix semble si lointaine, comme un écho dans un tunnel sans fin.
Je suis en train de sombrer dans l'obscurité. Mes paupières se font lourdes, impossibles à maintenir ouvertes.
Je suis en train de mourir, un sentiment de désespoir absolu m'envahissant. Une petite voix, glaciale, chuchote à mon oreille :
« Zane est mort...
Tout le monde est mort.
Il ne reste que toi.
Veux-tu que je te plante une balle dans la tête pour accélérer le processus ? Comme tu veux. »
Je crie de toutes mes forces...
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Je me redresse brusquement, trempée de sueur, le cœur battant à tout rompre.
Julia : Mon dieu, Caterina ! Tu m'as effrayée !
Livia : Tu nous as tous effrayés.
Je regarde autour de moi, les yeux écarquillés. Toute la pièce est plongée dans l'obscurité, mais je distingue les silhouettes armées de mes compagnons. Tous sont là, dans ma chambre, brandissant des Kalachnikovs et d'autres armes que je ne saurais nommer.
Caterina : C-c'était un cauchemar.
Livia : Bon, fausse alerte, c'est mieux qu'une vraie, non ?
Je jette un coup d'œil à l'horloge, il est 2h43 du matin. Le silence est brisé par un bip strident.
*bip bip bip*
Caterina : C'est quoi ce bruit ?!
Livia : Une bombe, non ?!
Zane : Non, c'est ma montre.
Il lève son poignet, révélant une lumière rouge clignotante sur son cadran, accompagnée d'un message inquiétant :
« Intrusion »
Thomas, un sourire en coin, se tourne vers moi :
Thomas : Nous allons devoir te remercier, Caterina, en fin de compte...
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