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Les tirs fusent près de mes oreilles, chacun d'eux semblant destiné à m'atteindre.
Puis, un cri déchire l'air.
Ma tante s'effondre, le souffle coupé par la douleur, se tordant de rage et de souffrance.
Elle me fixe, son regard brûlant d'une haine viscérale, avant de se traîner laborieusement sur le sol.
Ses murmures sont des torrents d'insultes, venimeux et désespérés.Elle rampe vers un vieil hélicoptère abandonné, stationné à l'angle du toit, un vestige d'une époque révolue. L'appareil semble aussi vieux que le bâtiment lui-même, presque oublié, mais elle y voit son dernier espoir.
Thomas, haletant, se précipite vers Zane.
Thomas: Chef cet hélicoptère... C'est celui dont je vous avais parlé... celui qu'on devait rénover...
Zane, imperturbable malgré la situation, jette un œil en direction de l'engin rouillé.
Zane:Tu ne l'as pas encore réparé, je suppose ?
Thomas:Non... pas encore
L'hélicoptère s'élève maladroitement dans le ciel sa silhouette noire se détachant contre les montagnes au loin.Le bruit des pales résonne lourdement et nous restons là, figés, observant l'hélicoptère qui semble défier la gravité elle-même.
C'est une machine ancienne, rafistolée par des bricoleurs, avec les clés encore dedans, laissées comme si personne n'avait jamais imaginé qu'elle servirait un jour à la fuite désespérée d'une femme enragée.
Zane: Eh bien... il fonctionne après tout.
Je me concentre sur ma jambe blessée, une douleur aiguë me traverse. Je sens mes forces m'abandonner, et mes jambes fléchissent. Je m'effondre presque, mais Livia est déjà à mes côtés.
Livia:Caterina !
Caterina: C'est rien...
Soudain, un cri métallique déchire l'air : l'appareil tangue dangereusement.L'hélicoptère de ma tante commence à chuter en spirale.
Une seconde plus tard, une explosion retentit au loin. Le bruit est assourdissant, faisant trembler le sol sous nos pieds.Zane, toujours impassible, observe la scène avec une neutralité froide, comme s'il s'agissait d'une simple conclusion inévitable. "Elle pensait qu'un mafieux comme moi allait négliger son hélicoptère?" murmure-t-il, un sourire ironique au coin des lèvres.
Thomas éclate de rire, un son inattendu dans cette atmosphère tendue. Mais tout ce que je peux ressentir, c'est le soulagement de savoir qu'elle ne pourra plus jamais nous faire de mal.
Après l'explosion, le silence est retombé sur le toit, lourd et oppressant. L'adrénaline commence à retomber, et mes jambes, déjà affaiblies, cèdent sous moi. Je m'effondre presque, mais des bras puissants me soutiennent fermement.
Mon corps est soudainement soulevé dans les airs par Zane, qui m'a rattrapée juste avant que je ne m'effondre. Mes oreilles bourdonnent encore à cause de la détonation, mais tout ce que je peux entendre clairement, c'est le battement régulier de son cœur contre ma joue.
Mes paupières deviennent lourdes. Le monde commence à s'effacer alors que je sombre dans l'inconscience.
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Deux semaines plus tard...
Point de vue Zane
Assis sur la terrasse, un verre à la main.
Les rayons du soleil jouent à travers les feuilles des arbres, créant une danse d'ombres sur le sol. Mais mon attention est soudain attirée par un bruit léger derrière moi.Zane: Tu es là...
Murmuré-je, sans avoir besoin de me retourner.
Point de vue Caterina
Je m'avance doucement, masquant tant bien que mal la faiblesse dans ma jambe.
Zane: Tu marches toute seule ? Où est Julia pour t'aider ?
Demande Zane, son ton, habituellement glacé, adouci par ma présence.
Caterina: ça va, je vais bien, dis-je avec un sourire rassurant.
Il tend la main, écartant délicatement une mèche de cheveux de mon front. Ce geste, si simple mais tellement inattendu venant de lui, me réchauffe le cœur.
Caterina: Cette salle en verre me manque...
Zane m'observe en silence, ses yeux perçant semblant lire au-delà de mes mots.
Caterina: Une seconde...
Il y a de la terre sur tes chaussures. Tu travaillais dans le jardin ?Un léger sourire flotte sur ses lèvres.
Zane: Eh bien, tu es incapable de le faire pour le moment, et tu adores les plantes... Je me suis dit que ça te ferait plaisir.
Je reste un instant sans voix, touchée par le geste. Zane, l'homme impitoyable que tout le monde redoute, a pris le temps de s'occuper des fleurs. Pour moi.
Avant que je ne puisse réagir, il me soulève doucement et me porte jusqu'à un banc.
La surprise laisse place à une chaleur douce, celle de sa proximité, de sa présence rassurante.
Zane:Tu es enfin revenue parmi nous...
Je ris doucement.
Caterina: N'exagère pas. C'est toi qui étais sur le point de nous quitter à chaque instant.
Un sourire narquois étire ses lèvres.
Zane:Je ne suis pas facile à tuer... Mais toi...
Je baisse les yeux, consciente du danger auquel je me suis exposée.
Caterina:Je sais... Mais je ne pouvais pas rester sans rien faire...
Il pose sa main sur la mienne, un geste rare, mais qui en dit long. Mon cœur bat plus fort, un mélange d'émotion et de surprise.
Zane: Je comprends..
Je lève les yeux vers lui, troublée par ce qu'il ne dit pas.
Caterina: Ah bon...
Sans prévenir, il se penche et m'embrasse, un baiser qui dissipe tous mes doutes. Il y a une intensité, une vérité dans ce geste qui me fait comprendre que notre amour est bien réel.
Zane jette un coup d'œil à ma main gauche.
Zane:Puisque tu portes toujours la bague que je t'ai offerte, je suppose que...
Caterina: Que j'accepte de devenir ta femme, dis-je, un sourire illuminant mon visage.
Nous passons des heures à discuter, à rire, oubliant le monde extérieur. Le temps semble suspendu, et tout ce que je veux, c'est rester avec lui, savourant chaque instant. C'est avec cet homme que je veux passer le reste de ma vie.
Je lui souris doucement, mon cœur débordant d'une nouvelle affection. Et pour la première fois depuis longtemps, je sens que l'avenir, bien qu'incertain, n'a jamais été aussi prometteur.
Fin