Ce que tu dis

Chapitre 43

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J'ai en ce moment, la même sensation de ce qui m'entoure, que lorsque je me plonge toute entière dans mon bain.
Les choses ne cessent pas d'exister, elles sont toujours là. Mais le voile épais de l'eau me les fait oublier, pendant quelques instants. J'aimerai réellement oublier ce qui se passe à ce moment même. Cependant, je sais aussi que c'est impossible.

J'ai l'impression d'être glacée.
La seule source de chaleur me provient du bras qu'Arjun a passé autour de mes épaules. Pourtant, je sens la pression qui habite son corps. Il est tellement tendu!
Alors malgré moi, je décide de revenir, de prêter attention de nouveau à tout. Je lève les yeux vers lui, son profil se découpe de la lumière des fenêtres et son regard est d'acier.
Les voix des nos pères explosent littéralement dans mes oreilles à cet instant.

- Je ne te permets pas de parler ainsi de ma fille, Kuval!

- Eh bien, elle n'est plus ta fille! C'est le fait que tu sois mon ami, qui justifie ta présence ici, réplique Kuval Darpan d'une voix dure. Ne l'oublie pas!

- Qu'insinues-tu?

- Que tu as trahi ma confiance!

- Je trouve que tu exagères.

- Vraiment? Tu pensais sans doute me refourguer ta fille, et que cette histoire ne s'ébrouiterait jamais? Mais les faits sont étalés dans les journaux, hurle Kuval hors de lui.

Il brandit devant mon père l'exemplaire de ma honte.
Mes yeux sont douloureux à force de retenir mes larmes.
Des larmes de colère.

Je baisse les yeux sur la table basse où se trouve aussi ce journal qui semble me narguer. Je pourrais rire que ce tabloïd, pourtant bien connu dans Mumbai -mais qui reste de mauvais goût-, soit à l'origine de toute cette pagaille. Ma gorge est trop serrée. Si j'ouvrais la bouche, ça serait pour éclater en sanglots comme une gamine.
Le titre dit: " PRIYANKA KHAN-DARPAN: LE SCANDALE D'UNE HISTOIRE D'AMOUR IMPOSSIBLE". Sur la Une, il y a une photo du jour où j'ai revu Abhay. Je n'avais même pas remarqué le flash sur le coup. On nous y voit tout les deux de profil, nous fixant du regard.
Au moins je n'ai pas une sale tête sur ce cliché...

Franchement, comment on a pu en arriver là? Tout de suite, mes pensées se dirigent vers Zoey.
Évidemment, la belle et grande Zoey! Qui d'autre aurait pu se faire un tel plaisir? Qui?!
Elle doit bien savourer sa victoire. Traîner mon nom de la sorte dans la boue, il n'y a pas mieux pour me créer de graves problèmes. Je ne vois personne d'autre qu'elle.
Abhay? Comment aurait-il pu me faire ça? Il n'est pas idiot à ce point! Si?
La voix de mon père me ramène une fois de plus dans la pièce.

- Je ne te permets pas! C'est de ma fille! Ma fille, dont il est question!

- Et tu nous a menti! Elle nous a menti à tous! Je suis bien tenté de croire tout ce qu'écrit ce journal, étant donné que l'on peut même pas la croire, dit Kuval en me lançant un regard dédaigneux.

Ça fait mal.
Non pas que son avis m'est crucial, mais je baisse les yeux de honte.
Que cet homme, qui est censé être mon nouveau père, me regarde avec un tel mépris, parce qu'il connaît une partie déformée de mon passé, me fait baisser honteusement la tête!
Et je hais ça.
Je pense que je hais encore plus l'idée que comme lui, des centaines de personnes vont lire toute cette merde, qui m'a si longtemps pourri la vie.
Je me mets à trembler.

- Maintenant, ça suffit, dit calmement Arjun en se levant.

Il me tend la main, et dès que je la saisis, il me hisse sur mes jambes avant de me serrer contre lui.
De façon très protecteur qui rechauffe mon cœur.