Chapitre 44

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Lorsque je descends les marches, mes jambes meurtries me rappellent combien j'ai mal.
Toute la journée d'hier, j'ai essayé de rendre la maison un peu plus habitable: une vraie maniaque! J'ai même refusé l'aide d'Arjun.
Alors il n'a pas eu d'autres choix que d'aller faire les courses en ville -je ne peux même pas prendre le risque de sortir en ville-, j'ai tout nettoyé! Du sol au plafond. C'était infernal.
Résultat: je suis horriblement fatiguée et courbaturée.

Je n'arrivais pas à tenir en place, je me suis dépensée comme j'ai pu. Cela m'a bien empêché de faire quelque chose d'aussi idiot que prendre mon téléphone et aller naviguer sur le net. Un véritable suicide moral, alors même que j'ai le blues. La curiosité  est vraiment un vilain défaut!

Et ce matin, j'ai décidé de réorganiser la cuisine, classant les ustensiles par ordre décroissant et par couleur: des plus grands aux plus petits, des plus claires aux plus foncées.
Arjun n'arrête pas de dire que cette phase de la chasse aux poussières va me passer rapidement. Vaudrait mieux! Je ne crois pas que ranger des cuillères soit un moyen très efficace et sain de tenter de relâcher la pression..

Il a resté beaucoup de temps sur son ordinateur et passé de nombreux de coups de files.
Pendant ses appels téléphonique, je quittais la pièce et retournais à mon ménage. C'était sans doute lâche de ma part d'agir de la sorte...
Et plus d'une fois dans la journée d'hier, les paroles de Naina me sont revenues à l'esprit, me laissant sur le cœur les relents amères de la colère.

Aujourd'hui, je veux que les choses soit différentes. Je ne vais pas entamer cette deuxième journée en continuant à jouer aux chochottes!
OP-TI-MIS-TE: voilà mon nouveau maîtr-mot.

Une fois installée sur la véranda, je me dis que je devrais peut être penser à faire quelque chose pour le jardin. Enfin si on peu l'appeler comme ça... Ça ne ressemble à rien!
Ma mère ne s'occupait jamais de ses plantes avec nous, mais elle nous autorisait à rester près d'elle et lui poser des questions. Je pourrais peut être m'en sortir...

" C'est le moment de me prouver ta force."

Ne t'inquiète pas pour ça, maman.

Ce cirque a assez duré!
Je sors mon téléphone de la poche de mon jean et décide de le remettre marche.

L'écran finit par afficher ma page d'accueil.
Je souris lorsque que je vois l'image: nous étions retournés dîner à l'Iksha. Jusque là, Arjun n'aimait pas vraiment que je le prenne en photo, j'avais donc profité qu'il soit distrait par son plat et juste au moment où il avait levé les yeux, j'avais capturé l'image, un grand sourire sur les lèvres. J'aime énormément cette photo d'Arjun.

J'ai plus d'une centaine d'appels en absences et presque deux fois plus de messages. Je n'écoute même pas les messages vocales que je supprime tous. Les textos subissent le même sort à tour de bras: je m'arrête pourtant sur un numéro que je ne reconnais pas.

"Tu sais où me trouver."

La colère m'envahit et je le supprime sans même chercher à comprendre. Non mais il se fout de moi ou quoi?
Je bloque aussi le numéro. Que pense-t-il? Qu'il suffirait que je traverse une crise dans ma nouvelle vie pour courir vers lui?
Une petite voix me souffle que je pourrais me tromper. Il se pourrait que ça soit Zoey l'auteur de ce message.
Dans ce cas, elle a beaucoup de culot, cette femme. Je vais bien m'occuper de son cas: avec tous ce que je sais maintenant sur elle, elle ne perd rien à attendre. On ne peut pas vouloir tant de mal aux autres et s'en sortir sans égratignures.

Je compose le numéro d'Idha pour commencer.
Elle décroche tout de suite après la première sonnerie.

- Priya! Mon Dieu!

Ce que tu disOù les histoires vivent. Découvrez maintenant