|Chapitre 7|

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Les couloirs du labyrinthe étaient à première vue tous identique. Tous fait de béton, froids au touché et menaçant de par leur hauteur. Mais en me concentrant un peu et avec l'aide de Minho,  je réussissais petit à petit à les différencier, me créant des repères et comprenant où je me trouvais par rapport au bloc. Je commençais à reconnaître les murs qui bougeaient pendant la nuit, de par les traces laissées sur le sol, et ceux qui ne bougeaient pas et qui étaient couverts de lierre. De temps en temps, Minho marquait une pause dans sa course afin de noter quelques phrases sur un petit carnet à la reliure en cuir. Il m'avait dit qu'il m'apprendrait à utiliser un carnet plus tard, quand j'aurais déjà pris mes marques dans ce labyrinthe gigantesque. Alors je ne disais rien et le laissais faire, observant avec attention les alentours.

Le labyrinthe était silencieux, parfois troublé par le bruit de nos respiration et de nos pas contre le béton. Toute la solitude et la sensation d'enfermement que je ressentais dans le bloc avait disparue, laissant place a une impression de liberté. C'était faux bien-sûr. Nous étions coincé dans ce maudit labyrinthe. A chaque virage s'étendaient les même longs couloirs grisâtre. Mais courir était libérateur. Et nous ne manquions pas d'espace pour ça. 

 Minho me fit sortir de mes pensées en me tirant par le bras:

-on fait une pause.

J'acquiesça et m'installa à même le sol. Je devais avouer que ce n'étais pas comme lorsque je courrais dans le bloc. Là bas, il y avait des arbres, de la vie. Je pouvais observer les blocards travailler et lorsque je traversais la forêt, le terrain changeait sous mes pieds. Ici, tout n'est que béton et la plus part du temps, le soleil cogne sur nos tête. Arrivé à la moitié de cette première journée, j'avais déjà les pieds en compote. Mais je ne fis aucune remarque, ne voulant pas que Minho le sache. Ou j'avais peur qu'il revienne sur sa décision. 

On s'installa donc contre un mur de lierre et je jeta un coup d'œil à ma montre: 13h26 exactement. Le temps passait différemment ici. Il était à la fois long et rapide. Long car nous ne faisions que courir inlassablement. Mais aussi rapide car nous étions extrêmement concentré.

Minho me donna un sandwich que je me dépêcha d'avaler avec appétit avant de tourner mon regard vers le garçon qui mangeait tranquillement. Je détailla son visage avec finesse, passant mes yeux sur ses lèvres sèches qui bougeaient quand il mâchait . Eh, pourquoi je fais ça moi? Oula c'est pas pro du tout! Je me dépêcha de détourner le regard et sentis mes joues chauffer. 

En me concentrant sur le mur en face de nous, je repéra quelque chose de brillant caché sous le lierre.  Je me leva intriguée et dégagea les plantes. Derrière, se trouvait une plaque de métal gris où était gravé "World In Catastroph, Killzone Experience Department" .

-qu'es ce que c'est? Demandais-je sans me retourner vers Minho.

-Je ne sais pas. Dit-il. Il y en a un peu partout dans le labyrinthe.

-W.I.C.K.E.D... Murmurai-je en me souvenant des flashs dans mes rêves.

-ça te dis quelque chose?

-non. Mentis-je. On continue?

Il me fit oui de la tête et se releva en s'étirant avant de se remettre en route. Je laissa tomber le lierre sur la plaque métallique et le suivis. Je voulais être sûr que mes flashs s'agissaient de souvenirs avant d'avancer des théories auprès de Minho et les autres.

Je laissa cette inscription dans un coin de ma tête et plaça toute mon énergie sur le métier de coureur. Le reste de la journée se passa plus rapidement. Nous alternions marche et course, faisant de nombreuses pauses pour boire et s'étirer. 

Un labyrinthe pour Mila |Terminé|Where stories live. Discover now